< Tiers Livre, le journal images : 2011.02.24 | temps intérieur

2011.02.24 | temps intérieur

une autre date au hasard :
2019.09.05 | la ville habite ses creux

Il y a 2 ans, à cette masure noire et fermée comme ces hameaux d’Auvergne en produisent à la chaîne, j’avais appliqué mon Lumix contre la vitre et photographié l’intérieur : la vaisselle restée sur la table et sur l’évier, vieille personne vivant seule et partie sans le temps de toucher à rien. Hier, j’applique l’iPhone contre la vitre et photographie les mêmes objets au même endroit : rien n’a bougé, personne n’est entré. Solidification comme à Pompéi, mais ici les volcans sont éteints depuis si longtemps. Beaucoup de questions adjacentes, en ce moment : pas d’hésitation à continuer sur la voie initiée il y a 3 ans par publie.net. On a touché à la lecture, cela concerne directement les formes d’écriture. Regarder ce qu’il y a dans un epub et apprendre comment diffuse un flux, c’est aussi l’écriture, et concerne ses contenus, son appropriation et sa représentation du monde. Mais quand même, manque depuis huit mois l’écart qui permettait intérieurement de se confier au projet : trop requis par l’aventure extérieure, sa charge matérielle de travail, ce qu’exigent de soi en permanence aussi la veille, les choix, l’orientation. Passé entre hier et avant-hier au moins sept heures de codage sur Cuisine d’Antoine Emaz : comment en aurais-je regret ? le choix n’est pas pour ou contre Internet, écrit Emaz, c’est le Net ou rien. Hier, commencé le Quarto de Cendrars, en commençant par sa biographie. On est entre deux mondes. Mais quand on se photographie le dedans du sien, on ne trouve pas forcément les exigences vitales, et grisantes, du jour.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 24 février 2011
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