Qu’est-ce qui fait l’originalité de Bron ? A priori, des halls de ciment réorientés en salon du livre, ça ne manque pas. Qu’ils soient entourés d’une crèche, de lieux d’expo, d’un chapiteau avec clowns et manèges, c’est déjà plus rare. Ensuite, c’est le décalage spatial, les lieux que vous traversez s’appellent pesage, vestiaire jockey etc., les photographies sur les murs ne sont pas celles d’écrivains célèbres mais celles de chevaux prodigieux ou de bienfaiteurs honorables du monde des courses. Bron, ce sont des escaliers, avec la cantine tout en haut dans les gradins, donnant sur la piste, ou cette vaste salle à papoter (on n’y manque pas) réservée aux auteurs. C’est aussi l’éclatement du grand hall : voir un samedi matin 450 personnes écouter densément pendant 1h30 Yves Bonnefoy en dialogue avec Jean-Pierre Siméon, on se dit qu’il y a quand même un truc atypique. Et le même soir, j’y installais vidéo-projo et pied de micro pour ma Traversée de Buffalo, on ne fait pas de la tchatche, juste de la littérature en partage. Les trois lieux de parole ne désemplissent pas, c’est ce brassage. Lyon ? Oui, on croise ceux des facs (Gilles Bonnet, Christine Jérusalem), ceux de l’ENSSIB (Thierry Ermakoff, Christelle Petit), mais l’impression que l’autoroute qui borde l’hippodrome a ses sorties à St-Etienne, Chambéry, Grenoble, Valence ou Dieulefit, on vient même de Clermont et Dijon. J’étais accueilli par la librairie Musicalame, librairie spécialisée musique, tout près de l’Opéra de Lyon, merci spécial aussi. Ci-dessus Brigitte Giraud et Yann Nicol, les organisateurs – en un peu flou, mais parce qu’ils courent tout le temps. Chapeau.