Quand on lit Balzac, il y a toujours cette façon des maisons de s’ouvrir sur le jardin à l’arrière, via couloir central. C’est l’habitat traditionnel, rural ou urbain, en Touraine, et dans ce bas-quartier de Saint-Cyr sur Loire, au long du fleuve, c’est le cas de beaucoup de maisons, dans les rues encore étroites. Au lieu de quoi c’est remplacé par un étalement urbain banalisé de blocs cubiques trois étages, comme balancés par le maire depuis un hélicoptère, banalisation qui bien sûr n’est accompagnée d’aucun service de proximité (même pas de bibliothèque dans cette ville qui avoisine les 60 000 habitants) – voir, à deux cents mètres de là, la fin du garage. Cette maison, je n’y suis jamais entrés. Mais on saluait les gens, à force de les voir débarquer leurs mômes ou entretenir leur jardin. Ils ont déménagé il y a 4 ou 5 mois. De cette maison, j’aimais le rapport au jardin clos, un petit jardin en longueur, mais qui allait bien avec les murs en pierre de taille et la vieille ardoise – tout cela qui a été massacré en une journée chrono, et pilonné pour éviter toute réutilisation de ces matériaux nobles. La place est faite pour l’immeuble. Balzac est un petit peu plus cantonné aux livres, et ces mômes que j’ai vu grandir là, ils passeront en voiture, se montreront l’adresse.