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2007.03.23 | Bobigny, retour à Karl Marx

une autre date au hasard :
2022.05.21 | portraits, Solange de loin

Je n’ai pas encore été visiter l’exposition Beckett. Mais j’ai souvent la sensation de croiser Beckett, sans comprendre, à tels objets énigmatiques du réel, pourvu qu’ils imposent certaine présence géométrique, et certaine dureté interne.

De cette sensation de présence, je ne saurais pas dire si je l’identifie à ce que Beckett raconte (évidemment en pensant à Comment c’est ou Têtes mortes), ou plutôt à la sensation même, et la géométrie dure de sa phrase, voire même au côté monolithe de l’homme, tel qu’il traverse les 4 rendez-vous des Rencontres avec Samuel Beckett de Charles Juliet.

De ces deux heures à Bobigny, revenir cité Karl Marx, où j’avais habité pendant un an en 1986 avant Décor Ciment, mais je n’en mets qu’une seule image. Un peu plus tard, c’était quartier Edouard-Vaillant : cet objet gris métallique à l’air d’aréolithe tombé, la neetteté géométrique des immeubles sous le ciel, ou cette fausse indestructibilité de la table de ping pong pour les jeunes.

Reste le parallélipipède gris, sur son esplanade noire. Hommage de l’art contemporain à Samuel Beckett ? Il suffirait de mettre une plaque.

Jai relevé cet après-midi 171 images de Bobigny sur mon petit appareil photo numérique compact : inventorier cette présence. Qu’est-ce qu’on souhaite sauver ou arracher du réel ? La propre mémoire qu’on a de ces lieux, l’incompréhension qu’on a du destin du monde ? Juste tenter d’entrer dans un verbe comme habiter ?


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 23 mars 2007
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