Je n’aime pas les photos faites avec l’iPhone, elles doivent subir un traitement numérique qui les fait ressembler à un truc de magazine. Mais désormais c’est rare que j’aie mon Lumix (assez dépassé, viseur fissuré et taches sur le capteur) avec moi. C’est qu’avec le Lumix il y a temps de mise en oeuvre, tandis qu’avec le couteau-suisse qu’est l’iPhone on a à bout de doigts en permanence l’enregistreur audio, le camescope vidéo, et la photo HDR – alors le rapport de proximité au réel l’emporte sur la notion même d’image, respectée en tant que telle, et susceptible de devenir univers essentiel. Reste à s’interroger sur pourquoi et comment je sors l’iPhone de ma poche (je ne peux pas dire téléphone, je hais le téléphone, m’en sers probablement à moins de 15% comme téléphone) pour stocker l’image, juste là, à un feu rouge – là-haut gare de Poitiers, sous la passerelle. Images métaphore, procédé d’autobiographie en situation géographique ? C’est quoi les passerelles du dedans, sur quel abîme qu’on ne regarde pas ?