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l’avenir du livre (what the fuck is)

Ça commence à se calmer côté journées d’études etc, ces choses-là s’usent vite, mais on devient la coqueluche des mémoires de master : lettres très gentilles et polies, rien à reprocher. Mais de mon côté, besoin d’un peu de cohérence : on vous dit côté CNL que vous ne relevez pas des critères qui définissent un éditeur (à commencer par les 100 KE de CA/an), alors je ne vais pas aller jouer les éditeurs dans les mémoires de facs, qui d’autre part se sont bien gardées de s’abonner à publie.net. C’est ce que je réponds poliment moi aussi, trois fois cette semaine [1]. Et problème plus profond : content de voir qu’après les années autruche, les master pro édition qui ont fleuri dans toutes les universités à raison inversement proportionnelle des emplois créés par la profession (mais ça, c’est pas trop le problème des facs, voir la prolifération des sections arts du spectacle ou bien gestion culturelle à côté du déclin radical des sections lettres), ça pourrait commencer par nous inviter à intervenir, ou bien mettre en place expériences ensemble, epub sur textes pointus, workflow pour révision éditoriale etc – à Paris IV, l’an dernier, ECHAP avait remarquablement montré le chemin. Sinon, ça ne va pas bien loin : il y a 36 articles sur ce site essayant de débrouiller les fils, notamment sur la notion d’imprédictible, et sans cesse c’est la même antienne, la plus vide et non-adornienne : comment voyez-vous l’avenir du livre ? Peut-être pourrait-on suggérer de lire le site avant de rédiger des questionnaires ? Justement, il se trouve que cela m’indiffère, le futur du livre, ne serait-ce que pour ce singulier de capitaine d’industrie. Et, maintenant que l’érosion inéluctable fait voir ses signes (et là aussi, pas de quoi dramatiser, si équilibre à – 30% d’ici 3 à 5 ans, oui c’est là que se développeront, dans les marges, des initiatives comme la nôtre, mais les librairies et maisons d’édition auxquelles nous tenons passeront le cap), l’industrie elle-même ne fait qu’accentuer ce qui la tue : surproduction, best-sellerisation normative, marchandise de loisir sous couverture glace. L’avenir du livre : lire ici, What the fuck was that editor smoking, c’est très exactement le chemin pris chez nous – alors permettez-nous d’en choisir un autre. Photo : comment se protéger de la pluie à Ouessant.


[1Merci à Valentin Burger, rencontré en atelier d’écriture à la fac de Tours il y a 4 ans, et qui a beau parcours depuis, stages d’édition, master à Aix-en-Provence, de son mémoire sur la naissance et première évolution de publie.net... Magnifique trace, et réflexion qui nous met tous en mouvement pour la suite. Donc prochain master on voit ça avec quelqu’un dans 5 ans ?!

François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 3 septembre 2010
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