à London, une pension au cœur d’un parc concentré source de possibles
à Kyoto filer en vélo d’un temple à un autre
à Stinson Beach l’empreinte des pas sur le sable mouillé s’efface
à Amsterdam sous la pluie un bus qui ne viendra jamais se laver sentir peau neuve
à Sevilla, la langue érige l’ocre des façades les oranges fondent au sol
à Bastia l’odeur des bateaux qui ne sont pas empêchés café serré serré s’il vous plait la place Saint-Nicolas qui se rapetisse
à Porto, dans le pont en travaux silhouettes fantomatiques derrière voiles en plastique
à Rosslare Strand l’endroit le plus ensoleillé d’Irlande la banlieue qui se répète en miroir les dunes pour s’y retrouver mieux se perdre
à Berlin depuis l’atelier aux vitres embrumés ses doigts noircis d’encre aplatissent les crues de la Spree
à New-York les symboles phalliques multipliés vertige à s’en dévisser le cou
à Estella dans les ruelles qui font la sieste les fêtes patronales en blanc et rouge l’odeur des vaches et des volets clos
à Murato, l’église San Michele pour laquelle culte intime allumer une bougie qui y tremble encore
à Chabris, la voiture pleine de poussière et de boue surprendre un quelque chose de l’enfance sur le visage de
à Haworth iels bruissaient dans les rues devant la taverne au cimetière au presbytère
à Almeria pour l’indalo – peintures rupestres et tout ce qui reste
à Alger la révolution honorer la promesse faite à une anonyme
à Montréal dans l’appartement-ménagerie parquet en bois – quartier du port
à Bel Air, Tournon Saint Martin par la vitre une bergère sur une croute à dévorer des yeux
à Oslo l’église Sagene le temps d’une révélation ou deux
à Mytilène les yeux peints qui composent des poèmes
à Oran pour écouter les histoires qui n’appartiennent à personne
à Djanet le sable qui glisse dans les cheveux les oreilles la bouche
à Bagno Vignoni capturer des polaroïds dans la brume
à Carolles, ouvrir la fenêtre sur le silence devenu le mien
tout mais surtout voudrait connaître les yeux qui composent des poèmes à Mytilène
mes yeux ont bien failli ne pas voir ton passage, merci Brigitte