cette histoire commence (?) fin quinzième (de cette ère : personne n'a le même calendrier, on fixe les idées en se portant de ce côté-ci donc) (mais tout est affaire de décor...) (une éducation laïque et française, bien que le cahier vert du lycée de Carthage) - ce sont probablement des familles qui sont sommées de partir (elles partirent) avant le trente mars de l'année en cours - laissez vos affaires fuyez sinon on vous chassera et ce sera la mort - on brûlait les sorcières, on écartelait les infidèles, les mécréants, ceux qui ne croyaient pas au ciel - à ce ciel là - on les donnait aux chiens - elles partent, vont vers le sud, traversent le détroit ou la mer, dans l'autre sens qu'aujourd'hui d'autres dans des mêmes dispositions, pratiquement* - puis s'établissent quelque part par là-bas - assimilation à l'autre religion, celle qui avait conquis ce territoire : ces lieux - l'empire ottoman laissait une place à une autre religion, d'un autre livre - ils (et elles d'abord peut-être aussi) avaient vécu là-bas des siècles de paix, mais reconstruisirent ici ou là autre chose, ailleurs - jusque cette deuxième guerre mondiale, puis cette décolonisation et ces autres guerres - je ne sais pas mais tu crois qu'on peut oublier ? Recommencer ?
* voir Nocturne indien d'Antonio Tabucchi,chapitre 4 - j'ai retrouvé couplées à cette note, de bas de page sans doute, ces lignes prises je ne sais plus exactement quand mais je sais bien où (Nougaro chantait "J'ai retrouvé mon pas sur le glabre bitume")
Jean Cayrol et Alain Resnais l'intitulaient « dispositif d’alerte » au moment de Nuit et brouillard. Ce dispositif d’alerte qui se formulait ainsi avec les toutes dernières images, tournées à Auschwitz : « Qui de nous veille de cet étrange observatoire, pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux ? Ont-ils vraiment un autre visage que le nôtre ? Quelque part parmi nous il reste des kapos chanceux, des chefs récupérés, des dénonciateurs inconnus … Il y a tous ceux qui n’y croyaient pas, ou seulement de temps en temps. Il y a nous qui regardons sincèrement ces ruines comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort sous les décombres, qui feignons de reprendre espoir devant cette image qui s’éloigne, comme si on guérissait de la peste concentrationnaire, nous qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays, et qui ne pensons pas à regarder autour de nous, et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin."
Exarchat de Carthage
(entre exanthème : éruption cutanée accompagnant certaines maladies infectieuses (rougeole, scarlatine, erysipèle, typhus) et exaspérant : qui irrite à l’excès) n.m. Hist. Circonscription militaire byzantine où commandait un exarque (il y eut deux exarchat, celui de Ravenne [Italie], de 584 à 751, et celui de Carthage [Afrique] qui succomba en 709 sous les coups des Arabes || En Orient, circonscription ecclésiastique administrée par un exarque || Dignité d’exarque.
Puis
exarque n.m. (gr. exarkhos) Gouverneur d’un exarchat. || Prélat de l’Église orientale qui a juridiction épiscopale
Califat de Cordoue
c’est une andalouse et elle me prend ma vie quand elle sourit j’adore
le Guadalquivir – une certitude s’effondre : le Portugal et l’Espagne n’ont pas pour point de séparation austral Gibraltar et la séparation de la mer et de l’océan – le monde est décidément mal fait
son cœur insoumis dévore ma vie tant pis… (attends…)
Koufa en Irak (ville religion l’un des centres du chiisme)
la Mezquita Séville et Grenade
immense innombrables chapelles quadrilatère non loin du fleuve complètement inconnu – il me semblait me souvenir d’une bataille quelque chose avec lui pourtant – ou alors est-ce une bataille dans le Pacifique, pendant la 2GM les « Pourquoi nous combattons » de Capra – la certitude d’être du bon côté – oui Guadalcanal
el Cordobès le toréador
Alhambra (Maurice Chevalier)
Marrane Edgar Morin – la famille de Vidal s’est retrouvée à Salonique (je crois bien qu’Edgar est son « vrai » prénom – il a pris Morin dans la résistance (il n’y en a qu’une dans cette occurrence – il faut peut-être une majuscule, alors) – dans la série « les héros de mon panthéon » (je n’aime pas le panthéon) (tant pis) il y a aussi François Maspero et sa joie de lire – mais Maurice Halbwachs aussi et Jorge Semprun et L’écriture ou la vie)
Reconstitution
mais pourquoi si loin ? les rives est de l’Amérique du sud (pourquoi ne pas changer le nom de ce continent puisque « découvert » par des Portugais ? Les appelait-on colons ? Le type était banquier, florentin, envoyé par un des Médicis, dit-on. Comme en Algérie pour ce pays-ci (qui, en un sens, est le mien ou plus celui auquel j’appartiens – ne serait-ce que par son État civil); en Tunisie les parents n’étaient pas des colons puisqu’installés là depuis des siècles : et alors ? Reconstitution me renvoie à révision – et de là à ce que je pense sans la nommer vous parler de lui)
je ne sais pas, peut-être une espèce d’arrogance, de fierté inconsciente qui fait qu’on ne me répond que peu – cette histoire (valise, cercueil) et celle-ci (sic crois-je) : « les Juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles : l’an prochain à Jérusalem »
Conférence de presse du 27 novembre 1967, palais de l’Élysée (365 pièces, celui du tsarulet kremlinoïde plus de 1400; celui du turc : quatorze cents, même ordre…) – lors de l’embargo sur les armes françaises à destination d’Israël (juin 1967), ma grand-mère aurait rasé Paris si elle en avait eu la possibilité – mon grand-père maternel (commerçant, son mari) entretenait avec les juifs d’Israël des relations, finançait des plantations d’arbres – pas de nouvelles de l’autre branche (sinon celle du convoi soixante sept)
Elle l’attend je suppose
je ne suis pas certain de l’emplacement de son tatouage – en revanche je suis (à peu près) certain que lui ne porte pas ceux de sa corporation maudite, de son corps, de sa caste – j’en ai entendu parler – il est trop connu probablement – je vais relire – un peu
et puis non
il est trop connu, mettons que c’en soit un autre – celui-là faisait des expériences sur les jumeaux, (qui a perdu son frère jumeau, croisé récemment ? ah oui Marco Bellochio oui – Aldo ressort un peu inopinément – je sors marcher dans la rue et pleurer un peu)
tu sais quoi, depuis très longtemps, vraiment très longtemps je m’essaye à quelque chose de plus long mais je n’y suis jamais parvenu – refus sans doute, détours de ne pas présenter le travail, dégoût des défaillances et courses en avant – les enfants oui – le travail aussi, oui – puis les bifurcations, les errements, les défauts – les disparitions – c’est que ça a commencé tôt
j’aime savoir que Norma n’existe pas ou alors qu’elle ne représente que la mort simplement et qu’elle aime à se saisir de l’amour qu’elle éprouve pour le vieux salopard-fauteuil parce que ce vieux truc/organisme/corps est porté par elle, parce que pour lui, elle importe – il sait l’infliger, choisir il lui appartient déjà, elle lui apporte des trucs improbables à manger, une mère aussi nourrit son enfant, mais qu’est-ce que ça change ? C’est aussi et pourtant passer sous silence ce que m’était apparu, à un moment, sous sa douche sans doute, ces chiffres écrits sur le dessous de son avant-bras gauche – cette précision n’est pas nécessaire puisqu’elle était inscrite à même les corps – Norma en a-t-elle un ? Oui. En tout cas on la voit.
je ne suis pas certain que les choses s’aggravent tout à coup – ce que je peux savoir, c’est que ça n’a pas d’importance, les signes précédents, avant-coureurs, ceux qu’on croit pouvoir interpréter qui nous influenceraient à cause de notre peur de l’avenir – ça pourrait arriver n’importe quand, à n’importe quel moment – ça n’existe pas, il n’y en a pas, il n’y en a que de rétrospectifs, et c’est aussi quelque chose qui fait penser que certains événements n’existent que parce qu’on les nomme ; certaines dispositions ne s’établissent que parce que dites
tu sais quoi, depuis très longtemps, vraiment très longtemps je m’essaye à quelque chose de plus long mais je n’y suis jamais parvenu – refus sans doute, détours de ne pas présenter le travail, dégoût des défaillances et courses en avant – les enfants oui – le travail aussi, oui – puis les bifurcations, les errements, les défauts – les disparitions – c’est que ça a commencé tôt
Je vais rester avec ça un moment, d’accord.
avoir attendu de me sortir de ce 8 en l’évitant finalement avant de lire les autres dont vous bien entendu.. et découvrir ceci, ne pouvoir dire que Merci, et puis re-lire
pour cela aussi à la fin` »je ne suis pas certain que les choses s’aggravent tout à coup – ce que je peux savoir, c’est que ça n’a pas d’importance, les signes précédents, avant-coureurs, ceux qu’on croit pouvoir interpréter qui nous influenceraient à cause de notre peur de l’avenir – ça pourrait arriver n’importe quand, à n’importe quel moment – ça n’existe pas, il n’y en a pas, il n’y en a que de rétrospectifs, et c’est aussi quelque chose qui fait penser que certains événements n’existent que parce qu’on les nomme ; certaines dispositions ne s’établissent que parce que dites »