je revoyais tous les feux allumés de ses mains assurées chez nous dans notre cheminée ou en extérieur lors des réunions familiales ou des pique-niques gouters de fin de semaine en terrain sauvage Il y avait ses gestes répétés ses objets les bouts de bois très secs les feuilles de journal froissé le briquet le tisonnier le soufflet et puis l’odeur l’hypnose les silences en mouvements circulaires des bras des mains au feu et du feu au corps sans parler
les regards tendus vers les flammes prenaient ces reflets bleu orangé qui dès les premiers bruits éclatés du bois qui se tordait sous le poids du petit incendie dessinaient comme de longs et moins longs discours tout intérieurs et modelés en des fresques légères parallèles
l’odeur l’hypnose les silences en mouvements circulaires des bras des poignets des mains au feu et du feu au corps tout entier sans parler sans ne rien voir d’autre sans rien d’autre dans le sang qu’une matière incandescente privée de tout énoncé d’où partir vers lequel revenir
les longues heures passées à fixer le feu en prendre soin prendre soin des braises pour cuire les aliments les chairs des viandes des poissons des légumes dans des nuées poussières de points gris blancs et rouges clignotants tels de micros-phares de voitures sur des routes inventées dans un brouillard aéré d’écailles nourries et légères
au travers d’infimes pans de chaleur transparents faiblement tremblotants qui autour d’eux de nous faisaient le vide créaient des espaces clairs désencombrés des rituels nécessaires on aurait dit un futur fantomatique
oh la fascination du feu… ça me manque tant
bien rendu
Oui, ça reste….
Merci de nous réchauffer, de nous faire voir et sentir et entendre les flammes, les craquements, c’est fascinant le feu et tes mots pour le dire…
Merci à toi Laure…