Voix basse marmonnée, grave sans gravité, faible rugissement cotonneux bercé de courants d’airs, elle repose dans l’espagnol, s’excuse en français. Le basque rond y a laissé mille empreintes chuintantes, ronronnantes, peluchées, è, a, p, b, r enroulés. Assoupie dans la gorge et la bouche trouée, elle baisse les yeux, les commerçants froncent les sourcils, les amis tendent l’oreille, les enfants seuls entendent, elle est faite pour eux. En jeu elle prend l’espace, raconte, invente, rit, éclate, pétarade, s’écarquille. C’est le soir. La drogue, l’alcool et l’usure l’internent de force, l’empêchent, la tirent, la défigurent, la broient, le dentier claque en suçotant, les poumons perdent la bataille, elle s’éteint sur la pointe des pieds.
Merci Lisa ! Il y a tant d’années prises dans ce portrait. Une biographie, presque, pas loin.
Ah ah ça me raconte qu’il faut que je fasse davantage confiance aux jets rapides alors!
« mille empreintes chuintantes, ronronnantes, peluchées, è, a, p, b, r enroulés. » Peluchées. Et « s’éteindre sur la pointe des pieds « . Fort texte.Merci Lisa
Oui, texte très fort !
Merci !
Il y a tout. Petit texte vraiment fort. Petit texte deviendra grand ?
ou se multipliera…