C’est une voix aiguë. Aiguë ou aiguisée ? Pas pareil, mais un peu les deux. Aiguë parce qu’elle se situe un peu en haut, plus haut que moi en tous les cas (pas difficile). Aiguisée parce que même les doutes remplissent l’espace, le vide. Pas de silence, ou plutôt des silences pleins. C’est une voix pleine d’enseignements. Pour celui, comme moi, qui tente de lire et non d’écouter. Lire le sentiment, la personnalité, le caractère, et non pas écouter les mots. C’est une voix sûre. Même les questions, avec cette tonalité finale montante, ne restent pas longtemps en suspens, rattrapées avant qu’elles ne retombent. Non pas pour empêcher à l’interlocuteur d’émettre une réponse mais pour finir de sculpter, de lisser, de polir sa pensée. C’est une voix sûre, c’est sans doute comme ça que je la définis le mieux. Mais une certitude qui laisse de la place, pas du déséquilibre mais de la place à une autre voix.
C’est une voix pleine qui occupe tout l’espace.