Pour clore le Double Voyage, à la bourre (à rebours) de la moitié des consignes, je baguenaude une dernière fois ici. En parallèle de l’atelier, j’ai fait l’inventaire des « Matricule des Anges » depuis 2007… alternance d’abonnements papier et numérique, notant les numéros manquants, les noms de couv’, d’auteur·es plus ou moins lu·es ou connu·es depuis le temps… Vingt ans bientôt que j’arpente les arcanes de la littérature contemporaine en essayant de comprendre comment y entrer à mon tour, en me nourrissant de toutes ces tronches qui pensent écrivent et surtout publient, certain·es à tour de bras, d’autres plus sporadiquement. Mais toujours avec bonheur, si j’en crois les articles ou dossiers consacrés à ce sérail quand même bien cloisonné protégé refermé sur lui-même. Le monde des livres, du livre, de la littérature, de l’édition, des écrivain·es, comme autant de clans, chasses gardées, forteresses imprenables. Sauf à être parachuté·e dans la cour du château, hélitreuillé·e depuis son petit room on one’s own jusque dans les salons-sur les plateaux-entre les colonnes où l’on cause et encense – ou défonce – des textes et leurs auteur·es.
Alors je vais continuer ce voyage, lire tous ces gens, tenter de mesurer les efforts consentis les progrès accomplis les étapes franchies de ce long cheminement qu’est entrer en métier d’écriture. Et faire fi du décalage avec les autres membres du groupe, des incompréhensions et du manque de temps, de volonté ou d’affinité avec les propositions, puisque me voilà bel et bien larguée depuis plusieurs semaines maintenant.
Pas le temps de regretter avoir lâché l’affaire, pas envie de regarder dans le rétro car tant d’autres choses à faire, la vie la vraie les enfants, Anny et son manuscrit à achever, le projet « Paulette », les affres de celui de « La Trinité disparue » et plus que tout le reste : les livres à lire qui concurrencent les lectures en cours et les notes sur à peu près tous les sujets plus les articles sur le web ou les conversations avec les amis-copines d’écriture les réflexions sur l’erre du temps cette lente poursuite du mouvement initié il y a déjà si longtemps en moi dans la société mon environnement les familles proche ou éloignées etc etc.
Impression d’être goutte d’eau dans l’univers, molécule perdue dans l’immensité, en vadrouille yeux fermés trop éblouie par le temps qui passe les millions de pensées milliards de probabilités d’être un jour heureuse d’écrire mais jamais ne voir cette aube scintiller… et continuer car rien n’est jamais pareil, chaque jour vaut sa peine ou ses belles minutes.
Ne pas désespérer continuer le chemin. Inch Allah.
Merci de m’avoir lue, donné à lire, à penser, à écrire.
Donc work in progress, toujours ? Quand même ? c’est chouette de le dire comme ça. On est tous «goutte d’eau dans l’univers, molécule perdue dans l’immensité, en vadrouille» quelquefois on se rencontre d’autres fois on s’éloigne ou se manque. Je te souhaite de garder ton énergie et ton sourire. Merci Gwenn.