#L2 VIREVOLTANT

Les immeubles de ce coté-ci n’appartiennent pas à la même famille que de ce coté là. Du coté de la banque de France. De la rue du tribunal. Quelqu’un arrive dans la rue principale avec une urgence dans le corps. La Fnac. La naissance du produit culturel. Il se peut que quelqu’un circule dans les rayons, avise les vinyles, en saisi autant qu’il peut dans sa main et les place sous son aisselle sous son blouson. Il n’a pas choisi. C’est le geste qui compte. Un groupe d’enfant sort du Go Sport les mains pleines d’auto collant. A la mie Câline trois personnes prennent un café autour de la même table, l’un sort un revolver l’autre pose rapidement une serviette dessus. De l’autre la brasserie. Le très petit bureau de tabac dans le genre salon anglais avec des vitrines derrière lesquels les cigares sont exposés et éclairés comme des objets précieux. Quelqu’un achète une boite d’allumette. Un groupe de filles et de garçons passent devant l’agence immobilière. Le groupe forme des petits paquets de deux, ils vont quelque part. Au delà de la rue il y a eu la guerre la deuxième, la reconstruction, la consommation. Il ya eu la libération, les militaires et la contraception et puis il y a eu le sida. Une odeur d’années 1980. De fêtes de Jeanne d’Arc et de défilé des provinces. Il y a eu la ville et la campagne et la ville et la banlieue puis la banlieue et les quartiers. Dans cette ville entre la gare et le parc pasteur il y a la prison et les lycées. Dans le lointain résonne le bruit du passage du tramway. Le retour du silence dans la rue. On pourrait entendre le vent. On pourrait voir rouler un buisson. On pourrait voir le vent dans un nuage de poussière.