Pleine lumière, clarté, blancheur au cadre de la fenêtre où éclatent le bleu sans nuage, le vert des collines. Végétation, densité de bosquets autour de la piscine, tableau de roses, héliotropes, résédas, anémones, renoncules, cyclamens, iris, violettes ou bien fleurs d’oranger.
Matin tôt, le ciel est gris, reflet des maisons, immeubles, constructions. Il n’y a pas que la pierre : il y a le béton, piscine creusée dans la terre par la main qui possède. Autour de la piscine, de grandes dalles blanches, déambuler. Dedans : de minuscules carreaux bleus, mosaïque de camaïeu sous l’eau claire des vaguelettes chahutées par le vent. Un chien aboie. À gauche, dans un arbre, coincé entre les branches, un bout de mer, morceau de Méditerranée, opaque, agitée.
Nuit noire, les étoiles. Combien d’étoiles? Combien de collines, de maisons après la piscine? Parallélépipède invisible, eau stagnante, rien ne bouge, sauf le son du grillon, du criquet. À gauche, un trou brun pour la mer dans un arbre englouti.
L’orage pèse. La piscine est déserte. Remous. Des oiseaux pépient sur le fil électrique. Les fleurs noires ont perdu les couleurs. En face, les collines adossées s’effacent sous le coup du tonnerre, grondement, éclair.
Chaleur ardente du soleil posé à la fenêtre, sur le balcon, d’où l’on voudrait sauter, au meilleur de l’été : ne pas prendre le portillon, monter là sur la balustrade, boire par la peau au moment du plongeon, se rafraîchir enfin. Entre les branches de l’arbre, parmi les feuilles, le carré bleu où passe un bateau comme pièce détachée, collage dans dessin d’enfant. Il est jaune, le bateau. Une voix familière annonce le Pulco.