Un homme de dos, habillé de noir, canotier noir enfoncé sur la tête, se balance sur un rocking-chair dont le dossier en bois sculpté finit en pointe | mur sale décrépi avec au milieu, se détachant, les contours d’un cadre qu’on a ôté, dont il reste l’épingle, comme une tige de cadran solaire sans repères | l’homme se baisse et s’empare d’une serviette noire | sa main en sort une enveloppe grand format | elle est fermée par un fil enroulé en « S » autour de deux rondelles | rotation de 180° | l’homme dévide fébrilement l’enveloppe et au moment où il commence à en sortir le contenu, tourne précipitamment la tête vers l’angle du mur où se trouve une table sur laquelle sont posés une cage et un bocal | un cacatoès bouge sa tête et cligne de l’œil, bec souriant | l’homme, pose la serviette, se lève en direction de la cage, s’arrête pile devant et déboutonne prestement son manteau noir pour s’en dévêtir | œil noir à demi ouvert de l’oiseau où brillent des lumières, clignement | l’homme s’approche comme à l’affût et abat brusquement le manteau sur la cage qu’il recouvre | ses deux mains restent un instant sur le manteau puis se retirent | l’homme, dont on ne voit toujours que le dos, la nuque et le chapeau vissé de travers sur la tête, longe le mur sale décrépi où se distingue le carré plus blanc du cadre qui y fut accroché sur l’unique épingle, fait le tour de la pièce, passant devant la porte d’entrée, puis revenant à la même position derrière le rocking-chair, face au dossier pointu | le pinacle de la chaise vu de près semble un masque ou un bassin humain à l’envers ou encore à un crâne aplati aux orbites vides
mon ignorance me permet de savourer le mystère