A peine surgi, on est sonnés. Ca monte, venant des Enfers, pour se stabiliser, souffle puissant, et déjà, ça écrase, ça arrase, rien que lui, ce son insupportable. Ce n’est pas un avertissement, on y est : terreur, paralysie de la pensée, ruine, extinction, incendies, glaciations, L’attaque ? du ciel. Remède ? Les tréfonds de la terre. Enfoncée en soi, elle est musique rugissante, et poignante. Une fois seulement entendue dans des reportages, on l’a, pour toujours, gravée. Sa stridence, sa cadence, volontairement conçues, interloquent, électrisent. Elle s’élève pour se stabiliser, oui, installant la panique, la pensée de fuite, la débandade, où aller ? l’impossible évasion, traqués, à peine sommés. Le tocsin, cloches à la volée, provoque les mêmes coups de chamade, la même sidération, le même errement déboussolé. C’est une Annonciation inverse, d’un temps de destruction et de morts. Son modulé montant et descendant se répète trois fois avec des espaces de cinq secondes, en durée d’une minute et quarante et une secondes. Le signal d’alerte enchaîne 3 cycles de cette sonnerie séparés d’intervalles de cinq secondes. Ca commence d’en-bas, ça prend du volume, ça gonfle vers le haut, ça enfle, se maintient comme en équilibre, et ça redescend, ça cesse et ça repart, enroué, chauffé à blanc. La ville se vide, fourmilière affolée, c’est le moment qu’on se sauve. Le silence qui suit la sirène est toujours la sirène.
Le chant d’un chaos. C’est fort, ça prend aux tripes, ça affole. Le silence qui suit la lecture est toujours le chaos. Merci,
Merci ! Cela fait tellement plaisir quand cela sonne pour l’oreille de quelqu’un, on se sent perçu !