Dans un univers verdoyant et bleu il vient de s’accroupir auprès du grand chêne il appuie son dos et sa tête contre le tronc son cœur bat il voudrait capter et retenir les sons qui l’environnent. Il ferme ses paupières brumeuses il émet des soupirs haletants il entend une voix intérieure sombre, mélancolique. Sur une note tenue longtemps et s’accentuant, il voit et perçoit le clignotement de l’œil intérieur et les battements obsédants, lancinants de ses veines. Il veut s’en échapper. Il ouvre les yeux entend plusieurs fréquences qui vibrent en même temps. Il relève sa tête regarde le grand chêne, des vents chuchotants puis vociférants agitent le feuillage courent de toutes parts. Le son aigu indompté de vieux chants sort de l’écorce fissurée, des trémolos des cris sauvages le relaient. Des chants d’oiseaux planent au-dessus de sa tête, le saisissent l’emportent il essaie de crier, mais reste muet comme pétrifié, puis il émet des sons plaintifs qui se renforcent en exultations bouillonnantes et se transforment en cris de joie. Il imagine le déploiement de percussions de violons de flûtes de hautbois. Puis tout semble se taire. Il entend alors des silences des murmures brûlants des bruissements harmonieux des souffles mystérieux. Il voyage il médite il exulte.