Tu sais où tu vas. Tu sais que tu n’es pas d’ici. Tu sais que tu n’es pas de ce monde de raideur. Immobile tu danses dans l’élégance. C’est toi qui mènes la danse. Tout en retenue. Lui il retient ta fougue, ton désir d’aller loin, de danser. Il pense qu’il est le maître parce qu’il t’impose sa raideur. La raideur de son monde. Rester tranquille, ne pas bouger pour la photo. Tu sais que tu n’es pas d’ici. La retenue ce n’est pas ton monde. Patte dressée, le reste en tension. Tension d’élégance. Sur ton dos l’homme impose sa raideur. Il te connait, il croit te connaître. Tu es d’un monde de liberté. Tu es d’un monde d’espaces. Grands. Centaure il voudrait être, symbiose dans la raideur, dans l’immobilité. Symbiose tu voudrais, en mouvement. Laisse moi aller, je t’offrirai liberté vent vitesse saut danse. Ne faisons qu’un mais dans mon monde. Tu sais que je ne suis pas de ce monde Tu es du monde d’autres photographes. Etienne-Jules Marey, Eadweard Muybridge. De notre immobilité ils ont fait mouvement. Tu es d’un monde de liberté, d’espaces, de mouvement. Ta liberté n’est pas celle de l’oiseau. Tu ne voles pas. Centaure plus que Pégase, bien ancré au sol. Lui sur ton dos, beau costume, belles bottes, il est arrivé. Toi tu n’es pas encore parti. Immobile, tu danses. Ton corps lance des traits de lumière. La tête, les muscles, léger flou lumineux de la patte dressée. La lumière te sublime, tu fais danser la lumière. Tu n’es pas de ce monde. Tu es d’un monde d’espace, de mouvement et de lumière. Toi Tamboul, Etienne-Jules, Eadweard, maîtres de la lumière.
Merci pour votre texte et pour Etienne-Jules et Eadweard, Dans la cinémathèque, je me suis régalée des films d’Etienne-Jules.
Merci pour votre passage. Oui, j’ai un petit faible pour Etienne Jules. Mais il faut reconnaitre que Muybridge c’est pas mal non plus ! Bonne journée.
C’est grâce à eux que j’apprécie mieux les chevaux de Seurat (l’écuyère) et du douanier Rousseau (la guerre)…qui sont très loin du réalisme, mais tellement libres, affranchis des contraintes terrestres
Vieux (et encore très présent) souvenir d’années en photographie. J’ai laissé sur ton blog un commentaire sur Alice Diop mais je crois que je suis identifié comme « utilisateur anonyme » ce qui est peu pratique, je l’avoue. Merci pour ta lecture.
Merci pour ce texte et le retour vers leurs images.
Merci pour cette lecture, Nathalie.
dommage, il y a une vidéo qui a priori ne fonctionne pas… mais pas besoin, le texte fonctionne par lui même
j’ai beaucoup aimé, aimé les corps et les traits de lumière, je me suis laissée embrarquée…
merci B
La vidéo qui ne fonctionne pas, c’est une photo ! Il est totalement immobile le bougre et pourtant il me semble danser. Merci Françoise.