Elle roule sur elle-même et fait fi des autres corps couchés sur le parquet. Elle roule à même le sol comme les autres corps. Elle roule et tournoie sur elle-même, de toute sa longueur, de toute sa langueur. Elle roule, roule, roule, roule. Elle s’enroule comme une anguille comme ça tout de suite sur le parquet de la salle de danse. Elle roule comme la prof l’a demandé. Elle roule. Ce n’est plus qu’un rouleau, un grand rouleau de lave qui dévale de tous les côtés. Elle roule. Elle n’est plus que ce rouleau de lave qui déroule comme ça de la montagne. Elle roule. Elle n’est plus qu’une boule de gomme qu’on accroche dans les cheveux. Elle roule. Elle est une boule de lave, une boule de larve qui s’en va à la pêche. Elle roule. Elle est devenue un torrent de boue. Elle roule. Oui, ça bout de partout. Elle roule. Elle s’en va dans ce bout du monde en faisant une ronde. Elle roule. Elle est ce bout de ficelle qu’on accroche aux balancelles. Elle roule. Allez balance. Non. Elle roule. Elle roule comme elle fuit toutes ses pensées. Elle roule. Elle s’enfuit là dans cette salle de danse. Elle roule. Elle ne prend pas le contre-pied d’Isabelle. Non. Elle roule. Tout ça elle le fait sur elle-même. Elle roule. Elle n’est plus que cette boule qui déboule dans la houle avec des escarpins. Elle roule. Non, c’est sans escarpins. Elle roule seule dans cette salle de danse en faisant fi des autres. Elle roule et tourne autour d’elle même loin de ses pensées. Elle roule. Et c’est suffisant pour ne pas se prendre les pieds dans le parquet. Elle roule comme une pêche de vigne. Elle roule.
Eu un peu de mal à entrer dans cet imparfait (parce que pour moi sans doute que le geste s’inscrit dans le présent), mais à relire deux fois ça marche aussi, l’imparfait…
et ce Elle qui revient, qui dessine ce mâchonnement désiré…
« elle roulait comme une pêche de vigne » : le goût puissant de la pêche qui pénètre le champ de nos sens…
Comme c’était pour moi un geste du passé, je l’ai donc mis à l’imparfait. Mais je vais essayer de mettre ça au présent effectivement. Ça sera peut-être moins lourd. Je vais retravailler ce texte. Merci
Je suis d’accord avec Françoise : essaie au présent.
J’aurais besoin aussi de mieux voir le geste, il y a tant de manière de rouler : allongée par terre, debout en tournoyant sur soi-même, en pirouette sur les mains, en roulades au sol…
Ca y est j’ai repris un peu le texte. Je ne sais pas si c’est suffisant. C’est déjà moins fatigant à lire, je pense.