Afin de ne pas se perdre dans « les bois du roman », on va la jouer simple : plus hypotypose qu’ekphrasis. Et faute d’œuvres d’art et pour aller vite, les photos feront l’affaire.
Confiturer les yeux ouverts. confiturer l’arbre dans le jardin. confiturer une île à l’horizon quand le soleil se lève de la mer…
confiturer plus profond que les mots adultes, que la distance à vaincre, que l’attente des corps, que la promesse des gestes, que la rencontre des tendresses…
Confiturer : une parole — un cri, un chant, un choeur — confiturer pour donner sens aux amers, couleur aux désirs, texture aux formes…
confiturer avec les pins géants qui veulent atteindre le ciel, avec les galets d’une plage, avec les oiseaux et le vasais, les métières et le champ de marais de l’île tienne, avec les goélands de la porte du sud, avec les bars fermés de la capitale. Paris, des jours de décembre, nous étions deux, nous sommes nous, dans la foule de la rue vieille du temple.
confiturer pour signer la vie, attendre que la nuit vienne pour murmurer dans tes cheveux aux étoiles, être le geste de celui qui écrit ton nom.
Confiturer comme une écriture qui se gorge de parfums. confiturer — sans majuscule après le point — pour n’être que toi, n’être qu’à toi, naître à toi. Oui, la confiture dépossède le sujet de son acte. Mieux qu’un poème, plus douce que l’écriture de la mort, la confiture dit sans emphase inutile ce qu’il y a à dire. confiturer : un élan, un acte pur… son substantif, confiture, geste qui fonde, un objet devenu.
Envie de sucré. Hypotypose hypnotique. Beau voyage.
« confiturer pour signer la vie » confiturer en anaphore… confiturer l’immatériel, l’impondérable dans la couleur caramélisée des agrumes amers … ce qui est beau c’est le concret des images ( ce qu’on imagine des gestes à l’œuvre) et le rêve qui les enlève. Merci Ugo.
Ne manque que le bruit de cette confituration ! Cette idée de confiturer ensemble me plaît ! Rythme du point et fulgurance des photos jointes
merci
Merci Monique Renaudeau, Nathalie Holt, Jean-Luc Chovelon de vos retours encourageants. Merci surtout de vos textes dont les richesses et les diversités sont une aide précieuse. Merci de vous.
Tu sais que c’est aussi bon sans les photos, ou la confiture sans le pain.
Un peu cuite, non ? Je l’aime plus blonde.
je veux un bocal