beige | teint de sable | et en fond gris le ciel | un visage en gros plan | couleur de sable | et le foulard qui entoure la tête | couleur de sable | ni jaune ni gris ni blanc | sable | et l’anneau double qui fait tenir le foulard sur la tête | sable | même les yeux ne sont plus tout à fait aussi bleu | ils sont gris comme le ciel | harassé | éteint | il reçoit de l’eau au visage | une éclaboussure sur la joue gauche qui fait réapparaître un peu de rose | sa peau | les yeux se tournent | le visage s’anime | en face de lui de profil de part et d’autre du poteau lui pas blanc mais ||| l’autre a des habits noirs | face à face à mi-corps dans une cour aux murs délabrés | un homme exténué couleur sable |un homme plus jeune en habit noir foulard noir tunique blanche | les murs de la cour sont plus gris que le sable | par le coude le jeune prend l’autre et le fait descendre de son dromadaire couché | avec le recul la cour est pleine de sacs de sables | il l’entraîne vers un bâtiment abîmé | d’un pas vif | comme inquiet | les battants vides des fenêtres | battent au vent | bat aussi le cadre de bois de la porte | ils entrent de dos | ressortent de face de l’autre côté | ce qu’il reste de la maison | fenêtres éventées | murs en ruine | quelques poutres | ils avancent | le jeune sans arrêt se retourne vers l’autre qui se laisse guider | qui tient encore son baton à la main | celui pour guider le dromadaire | mais vers le bas | sans volonté | habits voiles flottant | encore de profil | encore de face | encore une porte qui bat et on se sait pas | cette transparence opaque dans le cadre | si c’est une mousseline | un papier huilé | du verre sûrement pas | c’est trop léger pour ça | elle bat au même rythme que la corne d’un bateau | la corne qui sonne | le vent | la porte | gros plan sur les visages | gris de désert | de face | blanc et noir les yeux dressés | ils s’arrêtent | la dune de sable | tourelles mâts cheminée d’un bateau qui passe | gigantesque et enfoui | qui dépasse du sable | le vent emporte légères des brumes de désert | dans le sens inverse du bateau qui passe | cheminée bleue | ciel bleu | mer de sable | au premier plan une touffe immobile de végétation | les deux bustes en gros plans sont immobiles | la porte bat | et puis ils avancent | sortent du champ | la porte se rabat | comme se ferme | leurs têtes apparaissent minuscules derrière le sommet de la dune | ciel plus grand plus bleu | ils sont debout au sommet | presque en pied |leurs habits flottent au vent | le blanc de sable surtout | il n’y a plus qu’eux et le ciel | ils se tiennent toujours par les coudes | avant-bras sur avant-bras | leur regard dirigé | grave et attiré | ils se lâchent | dressés | une bande d’eau diagonale | bleu profond |traverse l’écran entre deux bandes de sable jaune blanc | le ciel est bleu gris | des nuages | le bateau n’est plus qu’une tache noire et blanche sur la ligne bleue | le canal | il ne semble plus avancer | le canal est là | immense et diagonal | les deux hommes dans le vent | sur le ciel lumineux | flottent leurs habits |
Très descriptif, le | fonctionne comme une respiration qui, avec des phrases courtes, joue comme un halètement, une respiration rapide. Le fil du sable amène du littéraire dans le texte (ce que je n’ai pas réussi à faire). Bon moment de lecture.
Tu as pris les choses autrement, tu as plus de précision, c’est très réussi, mon commentaire est sur ton article.
incappable de savoir quel est le film (faut dire que je ne vais plus u cinéma depuis longtemps, faut dire aussi que je m’en moquais, j’étais dans les mots et les scansions
Je ne sais pas si le rythme de mon texte correspond au rythme du film, c’est l’arrivée sur le canal de Suez dans Lawrence d’Arabie de David Lean.