Écorce humide de la branche à contre jour. Rattrapage du point sur l’horizon à l’infini: premières lueurs dans la confusion de la mer et des nuages. Plan fixe large : un ciel bleu et vide, un seul petit nuage étrange à la gauche du cadre. Plan fixe large : la fourche d’une branche à contre jour à la droite du cadre. Plan fixe large : le fouillis des branches à contre jour plein cadre. Plan d’ensemble fixe : tout le paysage avec l’arbre au premier plan, la mer, le ciel, l’île à l’horizon, les premières lueurs. Il y a toujours quelque chose qui se passe dans la durée d’un plan fixe. Il suffit d’être patient et de savoir attendre ce mouvement dans le plan fixe qui, seul, en déterminera la durée. Et c’est un oiseau qui traverse le champ, là, à la vitesse d’un oiseau. Et c’est un navire qui entre dans le champ, là, à la vitesse d’un ferry. Et il faudra attendre qu’il sorte du champ. Et c’est le soleil qui émerge dans le confus gris de l’horizon de cendres bleutées.
NB: Les heures indiquées en titre correspondent aux horaires (UTC + 1) du lever du soleil le 13 janvier 2022 en deux endroits sur terre qui se tiennent la main.
« deux endroits sur terre qui se tiennent la main » et l’oiseau à la vitesse de l’oiseau et le navire à la vitesse d’un ferry: c’est très beau et contemplatif 🤎🤎
Oui contemplatif et beau, à la vitesse de la patience. Merci Ugo
J’ai déjà vu à l’aube/ L’horizon d’Orient tout rosi/ et le reste du ciel orné d’azur/ et la face du soleil naître embrumée.
Dante Purgatoire
j’aurais bien écrit cette heure, (mais je l’ai fait presque trop souvent déjà, en réalité c’est bien plus tôt en juin), merci pour cet horizon si cher
Plan fixe contemplatif. Régénérant.
j’ai comme glissé sur le temps en lisant
lenteur et beauté de l’horizon
c’était bien