DEVANT moi l’ordinateur posé sur mes genoux DEVANT mes genoux la table basse DEVANT la table basse le tapis puis le fauteuil rouge, la BD « Le retour à la terre » puis la cheminée où posé contre le mur, il y a la reproduction 70×70 du « rêve hollywoodien » de Jean Cocteau et DEVANT du rangement et des vacances, des vacances en déplacement, les Cévennes, Arles, les Baux de Provence, Bordeaux puis finalement quand même boulot DEVANT et il me faudra écrire, ne pas me laisser aller pour ne pas regretter d’avoir eu du temps DEVANT moi quelques années a encore tenir un travail plein, passionnant trop plein bouffeur d’énergie et d’heures de vie DEVANT besoin d’apaiser avant de partir bille en tête DEVANT sans regarder ni derrière ni sur les côté DEVANT poser le sac et déballer l’intérieur, ranger, ne remettre à l’intérieur que le nécessaire pour continuer la route DEVANT on the road again car elle court elle court la vie et on ne la rattrape qu’au dernier moment DEVANT les gens, les enfants qui ne grandissent plus maintenant, qui vont vieillir, qui vont mettre DEVANT eux leurs propres expériences, les affres et les joies, les amours et les peines et DEVANT leurs enfants et puis… DEVANT peut-être que la terre va s’assécher, qu’ils vont se battre pour de l’eau, que tout ça va se terminer pour l’espèce humaine et DEVANT sera sans l’Homme et je ne sais si c’est triste ou pas, peut-être que si c’est triste parce que tout de même s’il n’y a plus de DEVANT pour personne, que faire ? A moins qu’on soit tous partis DEVANT à la queue leu leu dans un monde parallèle et que l’on passe des portes l’un DEVANT l’autre et qu’enfin on passe DEVANT le juge suprême pour savoir qui sera DEVANT le trône en compagnie du roi des rois et comme sûrement cela ne nous appartient pas on sera bien quelques-uns à quitter le rang et à partir chacun DEVANT soi afin d’aller voir ailleurs si on y est, un pied DEVANT l’autre à petits pas et comme l’univers est vaste, on ne se marchera pas DESSUS parce que alors là-dessus, c’est une autre affaire DESSUS c’est le plafond, le plancher et la table de mon proprio et encore un plafond puis une charpente, un toit, des nids de martinets, des pigeons idiots, des cheminées et le soleil encore trop chaud en ce dimanche 7 juillet 2019 à 18h45 et le ciel, la couche d’ozone et ensuite DESSUS on retrouve nos petits copains qui se baladent au- DESSUS de la voûte céleste, vous savez, ceux qui sont sortis du rang AU-DELÀ de ce que nous pouvions imaginer, parce que c’est bien à quoi je fais allusion, à l’AU-DELÀ, bon…non, mais je rigole, si vous avez réussi à lire jusque-là, vous êtes fortiche ou timbré, parce que finalement DEVANT moi c’est pas sûr c’est incertain, demain zip, plus rien, nada, DESSUS, d’la merde, AU-DELÀ vous y croyez, vous ?