Venicely-1

Sûrement il avance les algues de la lagune serpentent sans cesse ondulent sous ses pieds sûrement chatoient des verts miel émeraude se fondent en éclats de mousses douces cuisantes s’agrippant aux pieux de bois immergés tels des serpents marins ces lambeaux de forêts renversées crucifix réactivés liquides des premiers retables aux feuilles d’or

odorant de senteurs mélangées tantôt remugles tantôt sucs-presque-vapeurs dans l’air miroitant de fleurs coupées iraient ici jusqu’à s’immiscer au plus profond de nombre de lieux profanes sacrés consumés par le vent l’eau et certains sables chauds colorés même sur les tombes théâtrales vénérées presque artificielles du fond surnaturel des églises-maisons

elles s’étendent  et se propagent devant lui maintenant en vrai, charmes dansants en même temps que son esprit s’attable autour des autels où il prend pour ainsi dire le frais contemple à peine arrivé les tableaux ascensionnels pourpres violents sidérants  outremer des dieux transfigurés

d’abord quelque chose qu’il avait voulu fuir ou devoir retrouver ce sentiment de s’y confronter ici ailleurs même si dans ces ciels verticalités lumières tournoyantes aussi maniéristes enlevées il se dit qu’il pourrait biaiser

qu’il lui arrive par ailleurs souvent de longer la lagune de VENICELY en rêve et maintenant qu’il y est, il ne la découvre pas il se souvient