Impossible de préparer une valise en avance. Remarques, conseils, moqueries. Les préparatifs sont déjà de l’ordre de la socialisation, voire de la normalisation. Personne pour comprendre l’angoisse de la valise fermée bien trop tôt, des choses à faire déjà trop faites, « emballé, c’est plié, pesé, bouclé »; Ta gueule! Tais-toi, laisse moi dormir, dernière nuit avant départ. Vivre dans les entre-plis, dans le non-être des choses bien faites, dans les valises béantes jusqu’aux embarquements, dans le risque de l’oubli, dans la perte des choses à soi, sur le fil des préparatifs qui augure une nuit blanche à la valise presque vide.
Un sac à bandoulière, un carnet, un crayon, un rouge à lèvres- oui on avait dit un rouge à lèvres, pointe d’érotisme dans le minimalisme du sac- et une yourte. Le sac fut vite prêt. L’envie demeura toute la nuit, une de ces nuits blanches de noirceur et de désir.
j’ai aimé ce passage au passé simple dans le deuxième paragraphe… comme un espace qui s’ouvre pour le récit
espace aussi avec l’idée de noirceur et de désir…
à te suivre…
Merci Françoise pour la sensibilité de ta lecture…très touchée…