Le sable dort avec le corps et le sac de couchage à l’abri entre deux dériveurs. Berceuse des vagues et réveil à l’aube, bien trop tôt.
Dans la poussière et la crasse d’un couloir de train, le sac de couchage peine à protéger des pieds qui l’enjambent une forme épuisée.
Une chambre à coucher des années 60 que je veux oublier où tous les meubles beige clair sont bien assortis, mais où rien ne m’appartient. Pas un jouet n’y traîne, même pas un bureau pour faire ses devoirs.
Ma liberté est née dans une petite chambre mansardée au papier à peint rouge imprimé et un petit lit pour deux.
Ma deuxième chambre de liberté qui était prévue pour le salon de l’appartement est un espace lumineux avec un grand matelas au ras d’une moquette beige neuve.
Dans un jardin inconnu juste au-dessus de l’autoroute sous une petite pluie dans l’attente impatiente de l’aube pour reprendre la route.
Les gradins d’un stade lors d’un championnat d’Europe d’athlétisme. Dans une brume sonore, la rumeur des spectateurs, les annonces et les tirs des départs, avec un œil fatigué qui s’ouvre sur les arrivées et le panneau vidéo immense.
Ma troisième chambre de liberté avec une armoire de chez Emmaüs repeinte en rose pastel, une commode aussi belle qu’un arbre et une fenêtre sur une cour tranquille.
Dans la forêt sur un lit de mousse et de feuilles au son d’une faune volante et joyeuse et le brame des cerfs, mais ceci n’est qu’un rêve.
Dans une chambre sereine au plafond haut avec des poutres apparentes croisées sur l’un des murs, qui transforment le lieu en une chambre-maison à l’intérieur de la maison. Il suffit d’ouvrir le vélux pour que l’esprit soit emporté par la verdeur profonde de la forêt.
J’aime beaucoup (beaucoup) la dernière phrase 🙂
Merci beaucoup Rebecca.
Toutes ces chambres comme des jalons sur un chemin de liberté, c’est beau
Merci beaucoup Sophie. C’est exactement ce que je voulais exprimer, faire ressentir.