Aucune rue particulière ne me ramène à mon enfance. En revanche, j’ai le souvenir, ou plutôt le sentiment d’une route. Bien que ce n’était pas une route pour moi. Du moins pas lorsque j’avais cet âge-là. Ce n’était qu’une succession de virages, avec une vue sur une multitude d’arbres. Colorés ou nus. Ce n’était pas une route, c’était simplement un voyage, une ellipse magnifique pour aller voir une personne que j’aime. A l’aller, les virages me semblaient si longs, si nombreux, et les arbres si imposants. Au retour je ne voyais plus rien, ou alors la magie n’opérait simplement plus. Je n’arriverai pas à la décrire plus mais c’est assez plaisant, la magie opère encore lors de l’écriture de ces quelques lignes. Cependant, le plus triste, c’est qu’aujourd’hui en faisant cette route je ne pense même plus à tout ça.