#Boost 4 | Une Fois Toujours La Flingueuse d’Esprit

Lecture par Nicolas Larue ! Mille mercis reconnaissants

Tenir tête à la diabolique — la flingueuse d’esprit — la violeuse d’âme et ses tours de piste — l’étioleuse obstinée — la maîtresse des heures suspendues — planquée derrière ses petits pas d’approche — derrière ses manigances familières — sa dégaine de sans en avoir l’air — ses invites — ses faux semblants — ses promesses de répit — ses fêtes — ses alcools ses fumées ses ivresses cachottières — Une fois encore une nouvelle fois tenir tête à l’usurière des dimanches de pluie — au lent dégoût des maisons fades — le pénible dégoût de la serpillère mollusque au fond du seau —  le dégoûtant dégoût rictus à fleur de visage ­­— le dégoûtant dégoût dans la ville d’ordures et de rats — le dégoût bout du jour où s’effiloche la nuit — quand la rue vomit ses odeurs d’urine et d’ennui — le dégoût immense dégoût des trous de nuit quand — pissent les chasses d’eau le long des murs — quand — borborygment les tuyaux — quand — ils rampent à l’intérieur du dégoût des murs (le dégoût moisi des murs froids l’ultra dégoût de l’humaine solitude) — tenir tête au dégoût falsifié des renoncements miteux — l’increvable dégoût des entreprises avortées — le dégoût de défaite en prêt-à-porter — Une dernière fois tenir tête aux serres du corbeau — leur cercle rauque dans la gorge — aux poings du sang cognant à la caverne du crâne — aux vains débris de la pensée  — tenir tête au dégoût des mots pour ne rien dire — brisés flétris à terre — leurs tessons noirs racornis — leurs  soubresauts de pantin — Secs — Ridicules quand — ils butent au barrage des lèvres — quand  — ni corps ni âme —Tenir tête à la maléfique maladie d’être — tenir tête à la vicieuse harceleuse — tenir tête une fois seulement à la victorieuse