Dans un grenier, je l’ai retrouvé dans une malle ou plutôt rangé dans le tiroir de la table de nuit de ma chambre à la campagne. Il sentait le renfermé et la poussière. La couverture est cornée et il y a au milieu -en guise de marque page- un billet pour une place au Rond- Point. Je me souviens du maquillage et des fards essuyés, de l’odeur de la scène, de la sueur des corps, du froid parce qu’il fait toujours froid. Des coulisses . Ce livre, on me l’a donné parce qu’on le dévore avec gourmandise. Ma mère sans doute. On y parle d’écriture, des jeux de plume, des griffonnages au creux des marges. De la fulgurance ou de la difficulté à écrire. On y parle de rage parce qu’il faut de la rage pour tenir debout sur scène ou ailleurs.
Trouver la force, par-delà la rage, au-delà de la fatigue. La victoire sur soi peut être. Ce livre parle des amours difficiles et des séparations, des premières trahisons comme un poignard dans le cœur. La première fois.
Je l’ai lu allongée sur mon lit ; j’aime lire allongée et détendue car peut être ai- je lu lorsque j’étais malade et j’ai aimé cette sensation d’être suspendue, de ne plus sentir mon corps. Comme dans un hamac.
Je l’ai relu encore et toujours les mêmes impressions sont revenues les odeurs et les images. Celles de la poudre de riz et du corps qui danse.
« il faut de la rage pour tenir debout sur scène ou ailleurs. » et la poudre de riz et même la danse n’y suffisent pas
m’interroge ce livre
merci pour la suggestion !