et il arrivait enfin le temps ce temps tant attendu espéré étiré celui des vacances les grandes les vraies celles du chaud du chaud et léger du coeur léger soulagé quand les rêves sont plus grands ils partaient laissaient plantaient la ville oubliaient le gris pour le vert le fermé pour l’ouvert le quadrillé pour le sinueux le carré pour les courbes le tracé toujours trop droit pour l’aléatoire le quotidien pour le surgissement guidés portés emportés par la Nationale 6 elle ses parents son puis ses frères la famille agrandie avec les années agrandie complétée un jour estimée complète dix années ont passé et la voiture aussi qui grandit l’habitacle qui s’étire et évolue ils sont plus nombreux derrière ils sont plus grands mais c’est comme plus aéré la couleur des sièges passe orange marron gris ligné bleu et vert beige soft mais toujours toujours reste la même station dans l’autoradio autoradio qui lui a changé les chansons de l’année le père conduit observer les mouvements repérer la gestuelle les mains sur le volant sur les volants avec le petit dessin dessus logo qui change comme les modèles la main des vitesses la main pour clignoter en-haut en-bas une carte routière déployée sur les genoux maternels les tracés griboullis bleu jaune rouge et vert les noms de lieux lointains et la marque des pliures débordent du siège devant au cas où où les panneaux auraient disparu au cas où l’un des deux devant frappé soudain d’amnésie oublierait la route toujours la même même si les destinations diffèrent alors que les trajets s’allongent la route du départ à jamais gravée toujours là toujours la même comme un souvenir vu vu vu et revu pour jamais non jamais le perdre
avant le GPS, un peu de l’ambiance des valseuses, la famille de Miou-Miou
Les blancs étirent le texte en même temps que la famille la route le temps. J’aime beaucoup!
un goût de partance… carte routière et un autre temps…