…j’aurais un site, une chambre, une tête à moi et je vous embêterai moins. Il y aura des catégories improbables, comme « Où ça? Ben, là. ».
En attendant…
Parfois, de juste sous mon crâne coule un liquide bleu qui aimerait s’étendre à tout mon corps. Je le laisse rarement faire. Je le cantonne, comme je peux, de là où il émane, comme là, à cet instant précis. Froid ou chaud ? c’est simple. Est-il froid ou chaud ? C’est pourtant simple comme question. Je ne peux pas dire qu’il soit chaud, ni qu’il soit froid. C’est le mieux que je puisse répondre. Qu’il chauffe près du feu de cheminée, qu’il se refroidisse au vent de l’extérieur. Il me ralentit, ça c’est sûr. Si je le laissais faire, bientôt les larmes couleraient. Sans drame, sans besoin de drame. Juste, elles couleraient.
Ce liquide me vient quand je crois des histoires que je lis ou que j’écoute, comme une note de musique que mon corps produirait en réponse à un son.
Je me sens irrémédiablement liée à quelque chose que je ne vois pas, partie de quelque chose que je ne peux pas voir. Comme si une résistance sur un circuit imprimé pouvait pleurer sans émotions. Juste parce que c’est la nature de cette résistance de le faire comme pour décharger le trop informationnel impossible à faire passer de l’autre côté. Rien de plus. Rien de moins.
Et quand cette sensation repart, comme elle fait invariablement, je me sens perdue, frustrée de n’avoir pas su. Idiote.
Idiote-bête, disait-elle.