Sans aller jusqu’à la manger, cette terre que j’aime observer, la décrire au lieu de la travailler, des mots à la place de triturations, des phrases qui coupent comme un fil de fer, comme de couper un plus petit morceau de ce grand bloc, cette terre n’importe laquelle, avec un peu d’eau, enfants nous jouions « à la marchande » en la modelant en boudins roulés dans nos mains de géophages, nous en débitions des tranches et des morceaux… dans une position accroupie d’enfant qui joue, un sauvage qui fouille où ça grouille, gratte … jouer pour être vivant encore, pour se tenir debout ensuite, la position assise à même le sol est restée pour le jeu, pour le travail, pour le repos dans l’herbe, une forêt vierge ; les territoires du jeu ont changé au fil des années, le jeu est devenu travail-jeu et les sols qu’il faut évoquer ont suivi les saisons : des carrelages, de parquet, de faux parquet, de marmoléum marble, de linoléum de toutes les couleurs … là encore, le jeu consistait à passer le doigt afin de suivre le nœud ou bien les nervures du bois, repérer les dessins de certains carrelages (je crois que cela « porte un nom » mais j’ai perdu ce mot, ça ne m’apportait rien de le retenir, de le porter encore, avec d’autres) comme chercher des formes dans les nuages, c’était toujours dessiner, alors, des présences dans ce carrelage vert foncé qui me ramenait toujours à la terre, à cette maison qui conservait certains de ses murs en terre battue – ignorant alors ce que cette appellation voulait dire – ça faisait mal d’en débattre, d’en rabattre, dans la continuité du jeu, le travail, à quatre pattes, cette position très terre à terre permet d’utiliser ses jambes afin de conserver les deux mains libres pour que le travail puisse être réalisé…vert de terre
les enfants ces merveilleux sauvages (en garder une part même quand on a appris à la triturer autrement la terre)
Je n’ai pas vu qu’on pouvait répondre en cliquant sur « répondre »…
je suppose que vous aussi vous étiez adepte, enfant, de la trituration des terres copieusement arrosées d’eau ! haha ! des années que je n’avais plus songé à cela ! grand merci de l’avoir revenir en mémoire, ce souvenir !