Prop 3 – Ponge
1) Petit arrosoir d’appartement rose vif au long bec. S’oppose à l’arrosoir des jardins en plastique vert, accompagné de sa pomme douchette, ou celui plus ancien, plus traditionnel en métal. Le long de son long bec (25 cm) on discerne nettement la ligne de collage. Ce long bec caractéristique permet d’arroser la plante en son cœur au plus près de la terre, ce qui est très pratique pour les plantes touffues. Son anse forme une courbe opposée à celle du bec ; elle prend naissance à l’endroit où le bec rejoint le réservoir et s’élance sur 26 cm au-dessus de l’ouverture jusqu’à la base arrière. On distingue la même ligne de collage que sur le bec. On peut en déduire que l’objet a été réalisé en deux moules puis assemblé.
La couleur – rose, donc – peut être qualifiée de rose vif ou rose flashy. Elle contraste avec l’univers des plantes et des pots tout de vert et de brun et s’accorde au goût nouveau qui veut que les pots traditionnellement en terre ou en plastique marron ou vert soient remplacés par des pots de couleur vive.
2)Mots/idées associées/sonorités/étymologie/analogie
Petit arrosoir d’appartement rose vif au long bec. S’oppose à l’arrosoir traditionnel des jardins en plastique vert ou en métal (acier galvanisé ou zinc) accompagné de sa pomme douchette qui permet d’humidifier le feuillage. Le long de son long bec (25 cm) on discerne nettement la ligne où les deux parties du moule se rejoignent. Ce long bec permet d’arroser la plante en son cœur, au plus près de la terre. C’est très commode pour les plantes touffues. Son anse forme une arche dont la courbe s’oppose à celle du bec. Elle prend naissance à l’endroit où le bec rejoint le réservoir et s’élance sur une longueur de 26 cm au-dessus de l’ouverture du réservoir jusqu’à sa base. On voit nettement la même ligne de collage que sur le bec. L’objet est vraisemblablement réalisé en deux parties moulées puis assemblées. La couleur – rose, donc – peut être qualifiée de « rose vif » ou « rose flashy ». Ce rose contraste avec l’univers des plantes et des pots où dominent le vert, le brun et s’accorde au goût nouveau qui veut que les pots de terre ou de plastique noir ou vert soient remplacés par des pots de couleur vive.
J’ai acheté cet arrosoir à Jardland un jour où j’étais venue acheter autre chose. Dans quelques décennies, dans un siècle, cet arrosoir sera typique du début du vingt et une nième siècle. Ou du moins ce qu’il en restera. S’il ne finit pas dans l’estomac d’une baleine. Pauvre baleine. Je n’aurais jamais du acheter cet arrosoir.
Notes : arrosoir d’un soir, espoir / arrosoir du matin, chagrin. Rien que des a et des o, sauf le i et le e. Le e dans l’o, ça peut marcher pour un arrosoir ; le i, c’est juste pour rigoler. D’ailleurs, cet arrosoir rose est rigolo. Mignon. Complètement ridicule au milieu de toutes les plantes verts et des cimes des arbres de mon troisième étage. Rien ne me fera dériver de cet arrosoir à la vie en rose. Rien de rien. Je me fiche de cet arrosoir ridicule en plastique rose. Je ne le trouve ni mignon, ni rigolo. Pourtant au moment où je l’ai adopté – adopté est le mot- en le voyant sur l’étagère du magasin, j’avais le choix entre un rose et un vert anis. Eh bien, j’ai choisi le rose ! par esprit de contradiction, parce qu’il ne me ressemble pas du tout. Je ne porte jamais de rose ni de couleur flashy. Je n’utilise pas non plus de pots flashy. Je continue même à arroser mes plantes avec des bouteilles en plastique. Pourtant, je l’aime bien quand même et je m’étonne de l’avoir choisi pour objet d’écriture. Que pourrait-il révéler de moi ? je me dois de mentionner que j’apprécie cet arrosoir pour son côté pratique. Sa contenance de deux litres est idéale. Plein, il n’est pas trop lourd. Lorsque j’ajoute de l’engrais à l’eau d’arrosage, le dosage est facile : un quart de bouchon par litre donc deux bouchons d’engrais pour l’arrosoir. C’est parfait. Pour sa défense, on dira que cet arrosoir remplit parfaitement sa fonction.
Le mot arrosoir et même arrosoir rose et même un arrosoir rose ne présente aucun relief ni vers le haut ni vers le bas qui pourrait blesser le feuillage vers le haut ou la terre vers le bas. La typographie de l’expression un arrosoir rose est parfaitement adaptée également à sa fonction. Elle se maintient légèrement au-dessus de la terre, l’effleurant à peine, sans à-coups. (je comprends tout à coup pourquoi je n’ai pas choisi l’arrosoir vert)
3) Mon petit arrosoir rouge et toutes ses caractéristiques. J’enverrai sans doute une photo avec mon texte. Plusieurs jours d’interruption dans la rédaction du texte et sa régularité : mon séjour à Lodève et ma panne de chargeur. Je reprends mais au clavier cette fois. Ma panne d’ordi m’avait contrainte à reprendre l’écriture manuscrite. J’écris toujours comme un cochon. Recopier à la main, il faut accepter l’expérience, recopier en copié collé ce n’est plus du tout la même chose parce qu’en recopiant à la main, on transforme son texte, forcément.
4) Petit arrosoir d’appartement rose vif au long bec. S’oppose à l’arrosoir traditionnel des jardins en plastique vert ou en métal (acier galvanisé ou zinc) accompagné de sa pomme douchette qui permet d’humidifier le feuillage. Le long de son long bec (25 cm) on discerne la ligne où les deux parties du moule se rejoignent. Le long bec permet d’arroser la plante en son cœur, au plus près de la terre. C’est très commode pour les plantes touffues. Son anse forme une arche dont la courbe s’oppose à celle du bec. Elle prend naissance à l’endroit où le bec rejoint le réservoir et s’élance sur une longueur de 26 cm au-dessus de l’ouverture du réservoir jusqu’à sa base. On voit nettement la même ligne de collage que sur le bec. L’objet est vraisemblablement réalisé en deux parties moulées puis assemblées.
La couleur – rose, donc – peut être qualifiée de « rose vif » ou « rose flashy ». Ce rose contraste avec l’univers des plantes et des pots où dominent le vert, le brun et s’accorde au goût nouveau qui veut que les pots de terre ou de plastique noir ou vert soient remplacés par des pots de couleur vive.
J’ai acheté cet arrosoir à Jardiland un jour où j’étais venue acheter autre chose. Dans quelques décennies, dans un siècle, cet arrosoir sera typique du début du vingt et une nième siècle. Ou du moins ce qu’il en restera. S’il ne finit pas dans l’estomac d’une baleine. Pauvre baleine. Je n’aurais jamais du acheter cet arrosoir.
arrosoir d’un soir, espoir / arrosoir du matin, chagrin. On dit qu’il faut arroser le soir moi j’arrose plutôt le matin. Peut-être est-ce cela qui me rend chagrin quelquefois.
cet arrosoir rose est rigolo. Mignon. Complètement ridicule au milieu de toutes les plantes verts et des cimes des arbres de mon troisième étage. Rien ne me fera dériver de cet arrosoir à la vie en rose. Rien de rien. Je me fiche de cet arrosoir ridicule en plastique rose. Je ne le trouve ni mignon, ni rigolo. Pourtant au moment où je l’ai adopté – adopté est le mot- en le voyant sur l’étagère du magasin, j’avais le choix entre un rose et un vert anis. Eh bien, j’ai choisi le rose ! par esprit de contradiction, parce qu’il ne me ressemble pas du tout. Je ne porte jamais de rose ni de couleur flashy. Je n’utilise pas non plus de pots flashy. Je continue même à arroser mes plantes avec des bouteilles en plastique. Pourtant, je l’aime bien quand même et je m’étonne de l’avoir choisi pour objet d’écriture. Que pourrait-il révéler de moi ? je me dois de mentionner que j’apprécie cet arrosoir pour son côté pratique. Sa contenance de deux litres est idéale. Plein, il n’est pas trop lourd. Lorsque j’ajoute de l’engrais à l’eau d’arrosage, le dosage est facile : un quart de bouchon par litre donc deux bouchons d’engrais pour l’arrosoir (le bouchon de la bouteille d’engrais ne contient que 2 X ¼ de dose). C’est parfait. Pour sa défense, on dira que cet arrosoir remplit parfaitement sa fonction.
mon arrosoir rose, rien que des a et des o, sauf le i et le e, aucun relief ni vers le haut ni vers le bas qui pourrait blesser le feuillage vers le haut ou la terre vers le bas. La typographie de l’expression un arrosoir rose est parfaitement adaptée à sa fonction. Elle se maintient légèrement au-dessus de la terre, l’effleurant à peine, sans à-coups. (je comprends tout à coup pourquoi je n’ai pas choisi l’arrosoir vert)
5) Le petit arrosoir d’appartement rose vif avec un long bec et une anse de 26 cm qui s’élève au-dessus de l’ouverture du réservoir. Une tâche vive dans le décor. Produit manufacturé, fabriqué en deux parties moulées puis collées. Un objet dont on dira dans quelques décennies qu’il est typique du début du vingt et une nième siècle. On ne dira pas « kitsch » ni « vintage », il y aura un autre mot. Entre temps, il aura rempli son office : arroser les plantes d’appartement au cœur de la plante, même les plus touffues, sans mouiller le feuillage et en livrant une quantité d’eau en adéquation avec la taille des différents pots. Sa couleur rose vif, voire flashy, s’accorde au goût nouveau qui veut que les pots, traditionnellement en terre ou en plastique noir ou vert, affichent des couleurs vives. Je l’ai acheté à Jardiland, un jour où j’étais venu acheter autre chose ; je l’ai adopté dès que je l’ai vu sur l’étagère. C’est curieux, moi qui ne portes pourtant jamais de couleurs vives.
5 bis)
Petit arrosoir d’appartement rose vif au long bec. S’oppose à l’arrosoir de jardin traditionnel en plastique vert ou en acier galvanisé ou en zinc, accompagné de sa pomme douchette. Le long bec (25 cm) permet d’arroser la plante en son cœur au plus près de la terre, ce qui est très pratique pour les plantes touffues. Son anse forme une courbe opposée à celle du bec ; elle prend naissance à l’endroit où le bec rejoint le réservoir et s’élance sur 26 cm au-dessus de l’ouverture jusqu’à la base arrière. On distingue une même ligne de collage sur l’anse et sur le bec. On peut en déduire que l’objet a été réalisé en deux moules puis assemblé.
La couleur – rose, donc – peut être qualifiée de rose vif ou rose flashy. Elle contraste avec l’univers des plantes et des pots, tout de vert et de brun, et s’accorde au goût nouveau qui veut que les pots de terre ou en plastique marron ou vert soient remplacés par des pots de couleur vive. Dans quelques décennies, dans un siècle, cet arrosoir sera typique du début du vingt et une nième siècle. Ou du moins ce qu’il en restera. S’il ne finit pas dans le l’estomac d’une baleine. Pauvre baleine. Je n’aurais jamais du acheter cet arrosoir.
J’ai acheté cet arrosoir à Jardiland un jour où j’étais venue y acheter autre chose. Au moment où je l’ai adopté – adopté est le mot- en le voyant sur l’étagère du magasin, j’avais le choix entre un rose et un vert anis. Eh bien, j’ai choisi le rose ! par esprit de contradiction sans doute, parce qu’il ne me ressemble pas du tout, je ne porte jamais de rose ni de couleur flashy. Pourtant je l’aime bien et je m’étonne de l’avoir choisi pour objet d’écriture. Que pourrait-il révéler de moi ? J’apprécie ses côtés pratiques : sa contenance de deux litre est idéale ; plein, il n’est pas trop lourd ; lorsque j’ajoute de l’engrais à l’eau d’arrosage, le dosage est facile : un quart de bouchon par litre donc deux bouchons d’engrais pour l’arrosoir tout entier (le bouchon de la bouteille d’engrais ne contient que 2 X ¼ de dose). C’est parfait.
Le mot arrosoir et même arrosoir rose et même un arrosoir rose ne présente aucun relief qui pourrait blesser le feuillage vers le haut ou la terre vers le bas. La typographie de l’expression un arrosoir rose est parfaitement adaptée à sa fonction ; elle se maintient légèrement au-dessus de la terre, l’effleurant à peine. (je comprends tout à coup pourquoi je n’ai pas choisi l’arrosoir vert)
Arrosoir du soir, espoir. Arrosoir du matin, chagrin. On dit qu’il faut arroser le soir ; moi j’arrose plutôt le matin. Peut-être est-ce cela qui me rend chagrin parfois.
« La typographie de l’expression un arrosoir rose est parfaitement adaptée à sa fonction. Elle se maintient légèrement au-dessus de la terre, l’effleurant à peine, sans à-coups. (je comprends tout à coup pourquoi je n’ai pas choisi l’arrosoir vert) »
j’adore cette attention descriptive et le questionnement du rapport à soi et le flashy et comment ce qui semblerait le plus éloigné fait boomerang, dans la langue, avec soi – un « soi » avec des antennes !
Merci merci pomme pour cette lecture attentive !:)