Mon café je ne le bois pas, je le fume. Il a un gout, il a une couleur, il a une forme.
Mon café n’est jamais seul, il sort en bande. Il éveille le sens du potin, du matin et parfois des nuits blanches. C’est le souvenir du travail incessant. Le souvenir des nuits trop longues, des matins trop tôt et des réveils perturbants. Il est mon flux sanguin, ma vie sous perfusion, mon repère flagrant. Il coule sans filtres autour des histoires et des souvenirs du temps. C’est en quelque sorte un lieu commun, mais finalement, c’est le mien. Ce café c’est le tremblement presque imperceptible de ma main. C’est la chaleur de l’amertume. C’est la vapeur mélangée à la fumée. C’est l’addiction corsée.