Traversées

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est P1190141.jpg.

1/ Cela tourne autour d’un cafard qui n’en finit pas de mourir.au fond d’une pièce. Une femme scrute sa mort en devenir. Et les pensées s’enroulent et se déroulent autour de cette agonie. Du fond de cet appartement, des questions existentielle se déploient.

2/ Une dizaine de personnages qui se côtoient sans vraiment se voir, enfermés dans leur propre monde et entre les quatre murs d’un commissariat. Ils ont été raflés lors d’une manifestation pro écologique, mais n’ont rien à voir les uns avec les autres. Leurs vies, ou les lambeaux de ce qu’il en reste, sont étalées en une écriture percutante au rythme saccadé.

3/ Un homme d’âge mûr vit dans une ferme . Il travaille pour des patrons, qui lui allouent une pièce. Il est là, travaille et observe les habitudes des uns et des autres. Ses souvenirs remontent à la surface avec la présence d’une femme qui l’a quitté, la boisson, la désintoxication et la grande solitude dans cette campagne d’un autre siècle.

4/ Une maison. Des occupants à différentes époques : des soldats, des ouvriers qui la restaurent, une famille qui la visite. Et les sensations autour du même lieu, d’objets qui y restent. Des télescopages de vies tout autour de cette maison.

5/ Une boîte marine d’où se délivrent des histoires. Entre Paris et un ailleurs près de l’Adriatique. Des secrets qui s’échangent, des poursuites, des langues qui se croisent, un labyrinthe où se perdre. Et l’espace et le temps distendus.

6/ Une atmosphère des années 20. Une voiture, une maison dans la rue d’une banlieue parisienne et le creusement de la mémoire pour mettre à jour des souvenirs. Et des lambeaux se tissent.

7/ Une rue de Paris avec une description des immeubles qui la peuplent aujourd’hui. Le passé très lointain ressurgit avec la présence de gens célèbres qui ont vécu là. Et la question de comment on habite un lieu.

8/ Une zone interdite au public où des fouilles archéologiques se sont passées. Trois personnages se confrontent à ce lieu où tout reste énigme. L’esprit des lieux règne. Monde sombre et magnétique où l’on se perd dans ses arcanes. Des sillons creusés de silence.

9/ Il y a des cafés, sur un boulevard, dont on pousse les portes, pour s’abriter du froid, pour épier, pour téléphoner ou donner un rendez-vous. Un comptoir où s’accouder, de grandes glaces biseautées où l’on voit ce qu’il faut, sans se faire voir. La fusillade a déjà eu lieu ou est sur le point, ou bien c’est un coup de couteau et du sang sur le bitume. Chapeau sur la tête et pipe dans la poche tout est sous contrôle.

10/ Une maison où il faut revenir pour la vider. Le père est mort. Les souvenirs qu’on avait fuis depuis longtemps remontent en surface. Elle est seule face à la maison ennemie, à compter et recompter les carreaux du carrelage au-dessus de l’évier. Les lieux se superposent avec des pièces interdites d’accès. Des lieux qui nous habitent.

11/ Elle. Toujours elle. Mais jamais la même. Des bouts de vies de femmes qui ont hanté ce monde. Des femmes, grâce à qui, la terre tourne un peu mieux. Des elle comme un refrain pour ne pas oublier. Et on les regarde, on s’immerge dans ces vies, on cherche à reconnaître ces femmes qui ont traversé le vingtième siècle. On voudrait bien être l’une d’elles.

12/ Il fuit. Mais on ne fuit pas les fantômes qui hantent partout où l’on se trouve. Les strates du temps s’étirent. Et il y a toujours des suicides, des morts violentes, ou des choses qui ne sont pas dites. Et trouver, malgré tout, des lumières pour continuer.

A propos de Solange Vissac

Entre campagne et ville, entre deux livres où se perdre, entre des textes qui s'écrivent et des photos qui se capturent... toujours un peu cachée... me dévoilant un peu sur mon blog jardin d'ombres.