Le bateau s’éloigne dans la nuit, trop tard…mon duvet posé sur le banc, un peu dur, je m’endors bercée par le roulis proche de la mer…
Le bateau s’éloigne de la côte, au loin les lumières de la ville, ma place à 90 francs, première traversée vers cette ile que je rejoindrais des années durant par tous les temps, un sol poisseux, humide, un banc nous accueille mon duvet neuf et moi pour la nuit
Le bateau vogue dans la nuit calme, endormis l’un près de l’autre, proche, notre première nuit sur le pont, réveillés en sursaut, le vent souffle, les canettes oubliées roulent à même le sol, nous quittons à regret le dehors pour nous trouver un lieu abrité
30 décembre, jour de mes 20 ans, je me réveille au petit matin, le bateau arrive bientôt, deux nuits festives nous attendent, courte traversée, folie et déraison de la jeunesse !
Le bateau quitte le port, dans la cabine aux lits superposés, nous nous endormons dans un seul lit, une place, serrés l’un contre l’autre malgré mon ventre proéminent habité.
Couchée à même le sol, je me réveille au milieu des autres endormis encore endormis ou à moitié réveillés, dans ce salon/café, le gros de la traversée a eu lieu, l’arrivée n’est plus très loin, je rêve de ce petit déjeuner qui nous attend au port, notre bébé dort encore
En photo, nous sommes proches tous les trois, mes enfants et moi, sur le pont, nous attendons d’accoster, j’ai les bras chargés des coussins et duvets de la nuit
Escale quelques heures après le départ, pas de cabine, économie de vieux routards, derrière des fauteuils, chacun dans son sac, nous sommes réveillés par les passagers qui montent à bord, peur de se faire contrôler, notre place est sur le pont, restons discrets mais attentifs
Au sol, je peine à m’endormir, deux jours de traversée vers la terre des mes ancêtres lointains, la mer est toujours la même, les lieux sont différents, quelle est cette odeur que je retrouve à chaque fois et qui signe un autre temps ?
bienvenue à bord !