Le bureau de l’écriture : A plat, table, jambes allongées, café crème lait et sucre, coca, eau, thé parce qu’écrire donne soif, pas de musique, le silence, le regard vers l’extérieur parfois, une petite lumière quand tôt le matin.
La carte de l’écriture: Ecrire dans le train les dimanches matins et les lundis soir entre Paris et Marseille-Paris. Ecrire dans mon lit, rarement, mais parfois, quand tout le monde dort à côté de moi. Ecrire sur la grande table de la salle à manger-salon-pièce à vivre, écrire sur mes genoux coincée dans le métro parisien, écrire à l’aube en regardant la lumière se lever, écrire dans une chambre d’hôtel, écrire dans un logement pourvu, le temps d’une résidence, loin de chez soi, écrire dans une structure culturelle entre deux interventions.
Le temps de l’écriture : J’aimerai ne faire plus que cela, écrire et courir en forêt, partout et tout le temps, écrire tout le temps, se lever, s’étirer, courir et se recourber pour écrire. C’est tout. Dans l’attente de ce temps, c’est souvent le matin, à l’esprit clair et aux yeux ouverts, j’aime l’aube quand la lumière commence à poindre et que les premiers mots jaillissent. Les saisons ne comptent pas, je m’en fous de la pluie, du vent ou du soleil, j’aime infiniment, le ciel. J’aime à écrire quand je pars travailler loin de chez moi pour un temps tout à moi, j’aime à écrire dans le train, entre deux endroits, dans ce temps suspendu, j’aime avoir le temps d’écrire.
La mise en écriture : Elle est décidée, planifiée, programmée et parfois elle jaillit d’un mot que j’entends, d’une phrase que je lis, d’une conversation que je partage et si je peux, j’écris. Elle commence par l’ouverture de mon ordi, ou de mon cahier, elle peut être fluide et spontanée ou laborieuse et vite achevée. Et j’aime surtout surtout la réécriture, raturer, rater, recommencer, relire et raturer, rater, recommencer et relire.
La promenade de l’écriture : La promenade est souvent en forêt avec mes chiens, la promenade est souvent une course en forêt seule ou avec un chien, la promenade est souvent un cours de boxe pour bien me vider dans un club sportif, la promenade est nécessaire, vitale, pour oublier, laver, me purifier et cesser d’emmerder tout le monde, autour de moi.
Rituels de l’écriture : Toujours écrire de ma main gauche car de la droite je ne sais pas. Toujours écrire quand je suis seule car je n’aime pas quand quelqu’un est dans le même endroit. Toujours écrire avec quelque chose à boire car je suis un poisson et me dessèche sans cesse, toujours écrire quand je suis bien car quand cela ne va pas, mes mots sont dramatiques, pathétiques et ennuyeux à mourir. Toujours écrire quand je vais bien car alors, je peux vraiment m’amuser à être pathétique et dramatique et ennuyeuse à mourir.
Manies de l’écriture : Je me lave les mains avant d’écrire, je bois avant d’écrire, je range là où je suis avant d’écrire, parfois je cours avant ou après l’écrire, je me suis préparée la veille à écrire, je porte mes bagues avant d’écrire, c’est bête non ?
Les dictionnaires de l’écriture : Le fameux CNRTL que j’adore, j’adore et ce Larousse des Idées aux Mots ou des Mots aux idées que j’adore, j’adore.
Une grande chance que tous ces temps de l’écriture. Partout, en toutes circonstances. Et puis aimer le ciel infiniment, porter ses bagues. Bonne suite Clarence.
Merci Louise pour ta lecture.
non mais remarque on en est tous là, à emmerder le monde autour, y’a pas de honte à ça – c’est normal si tu veux – faut tenir, tiens bon
Je ne sais pas du monde ou de moi qui emmerde le plus l’autre.
A bientôt Piero, merci pour tes mots.
C’est bien, c’est presque joyeux pour vous d’écrire
Oui c’est cela, c’est joyeux et parfois, douloureux. Merci pour votre regard Sylvie.
oh écrire partout si seulement ( tiens partager l’aube ) Est-ce que Marguerite D portait toutes ses bagues quand elle écrivait? Avant de s’y mettre elle faisait toujours son lit. Mais ne courait pas dans les bois ni n’écrivait de la main gauche que je sache … c’est vrai que la présence des autres quand on écrit ce n’est pas du tout souhaitable.
Rire de l’ennui. Rire par dessus tout. C’est incroyable à quel point on peut s’ennuyer rarement d’écrire mais de ce qu’à produit le moment ( merveilleux) d’écrire. Merci Clarence
Cela m’a plu que tu parles de M.D et de son lit qu’elle faisait. J’aime l’image. Au plaisir de se revoir une prochaine fois. Bises.
« Et j’aime surtout surtout la réécriture, raturer, rater, recommencer, relire et raturer, rater, recommencer et relire. » Comme j’aimerais apprendre à aimer réécrire, raturer, recommencer !
C’est le plus bon dans l’histoire de l’écriture, rater mieux comme disait Beckett. Merci Danièle.