dans le poste il y avait cette chanson qu’interprétait pour Corinne (dite Cléo) Marchand quelqu’un (je retrouverai) intitulée “Sans toi” reprise lors d’un festival de Cannes (cinéma) par une Angèle (Van Laeken, elle est de 95) en robe blanche sans la moindre voix (on s’en fout à peine) – toujours eu le sentiment que Cléo attendait de savoir si elle était enceinte (comme le monde est fait) (plutôt un diagnostic oncologique) (le crabe) vers la fin (ça se termine à la Salpétrière, là où TNPPI s’en est allée) le médecin arrive et s’en va en décapotable – il délivre son message et met les gaz –
(au cinéma parfois on voit sur l’écran quatre cœurs de couleurs et un « BONNE PROJECTION » inscrit là comme un souhait)
il y a une ombre, un fantôme, une goule, quelque chose qu’on cache (ici le pont au Change, au fond le Neuf) sur la gauche, la Conciergerie qui était alors une espèce de prison (les années soixante et les souvenirs de TNPPI)
– ce n’est qu’un humain qui sur un carton dort – en face de l’autre côté du trottoir, un bâtiment organisé par une architecte de renom à plusieurs dizaines millions d’euros – ça n’a pas non plus d’importance – Paris ma ville : au fond de la perspective, par là bas vers l’est, sur la colonne Bastille (trois glorieuses) en son faîte un génie d’or ailé comme Venise, son lion et les milliards de diamants de la lagune
c’est le pont du Carrousel
(” il suffit de passer le pont, c’est tout de suite l’aventure” disait (chantait) le poète) – gauche cadre les immeubles où à un moment de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle vivait Charles B. – deux siècles plus tard, ma tante : « tu ne peux pas imaginer » me disait-elle parfois, elle cousait, se faisait un tailleur sur le patron qu’elle avait coupé suivant les inspirations qu’elle avait été glaner sur le faubourg, quelque part par là (rive droite) (ainsi que son frère aîné et sa sœur cadette, elle avait fait le voyage de Bucarest, pour se rajeunir) – la croisière d’Istanbul à Odessa, c’était une autre fois, avant-guerre, que son père l’avait faite (je crois qu’elle venait de naître, début vingt – elle avait quatre ans) – là-bas se fomente la guerre – je crois qu’il travaillait avec la Tchécoslovaquie en important des machines agricoles – je crois en beaucoup de choses fausses
j’ai appris avant hier que le consul de France à Los Angelès d’alors (le même Gary) avait porté un jugement définitif (indiscutable on dit aujourd’hui) (ou incontestable) sur un de ces films qu’il fallait alors interdire – la censure ? mais quelle censure ? quelque chose dans ce genre – bizarre le titre du film s’est échappé (il a fait office de secrétaire d’état auprès ministre de la communication si j’ai compris d’un certain Gorse – à condition de lever l’interdiction de diffusion posée par Yvonne (de G.) sur le film “Suzanne Simonin, La Religieuse” (Jacques Rivette, 1967) – le 30 août de l’année précédente (c’est sans rapport dira-t-il sur le mot qu’il laissera) on retrouvait son ex-épouse (Jean Dorothy Seberg) morte dans sa propre voiture et le seize (zeugme) une renault me dit-on (il me semble qu’elle était blanche comme celle qu’on n’a jamais réussi à retrouver qui passait en même temps que l’ex-princesse avec son amour milliardaire dans un sous-terrain parisien perdait la vie) – cette histoire de voiture, la quatre L rouge garée dans la petite rue, entre celle des Boutiques Obscures (au 5, siège du parti communiste d’alors là-bas)
et la piazza del Gesù (au 46, le siège de la Démocratie dite chrétienne) – un neuf mai – drames assassinats tragédies terreurs –
certainement une autre image (merci pour le titre) (je l’ai compressé) (la voilà, par exemple) d’elle (ici avec PPP en taxi sur la lagune, ils vont au lido) plus celle où elle assène une gifle à un soldat allemand (Rome ville ouverte (RR, 1945) – la révolte ou la résistance : dans quelques minutes du film, elle courra derrière un camion qui emporte son amour, et sous les balles (la liberté ou la mort) – la revoir, elle, c’est d’elle dont on ne fait que parler, assise sur son petit fauteuil qui venait de chez eux, là-bas, de l’autre côté de la mer, bois et paille, jambes un peu écartées, coudes aux genoux visage dans les mains perdue désespérée en pleurs dehors il fait moins dix – des congères fruits des caniveaux, un mètre de haut – sur le lit son homme hurle ses coliques néphrétiques – dans la rue et la nuit j’attends la venue du médecin
je complète sans le moindre plan - je modifie les images les histoires les souvenirs - je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'un jeu - pour Denise Glaser, il y a ici les références d'un ouvrage où elle apparaît - les cinq histoires qui se tortillent et s'enchevêtrent (j'ai beaucoup aimé Venise et pas seulement à cause des mœurs complètement dissolues que les masques d'alors permettaient (de nos jours,les choses ont changé comme on sait) le plus grand bordel du monde et probablement le plus luxueux) - je repose une image
plaisir simplement (il y a la lumière aussi toujours sur elle qui n’est pas enceinte, le savais)