Il vit en squattant les logements laissés vacants pour quelques jours, timide effraction, réparant parfois quelque objet dysfonctionnant ou terminant une tâche ménagère inaccomplie. Locataire d’ombre et vide. Elle se cache voudrait disparaître de cette existence. Ombre vide transparence et sillage.
Ces enfants vivent presque seuls, au coeur de la forêt. Les deux soeurs ont été laissées au défrichage de leur chemin par une mère partie vivre sa vie et un père placé en asile. Les autres ont perdu tout contact avec l’extérieur, vivent avec une mère absente et ne reste du père qu’une encyclopédie dans laquelle ils ont puisé leurs nouveaux noms.
Dans la lecture à travers cillement et tâche dans l’oeil , l’aîné communique avec la petite soeur disparue.
Femme et homme de performances artistiques. S’unir lors de retrouvailles particulières, chacun parti d’une extrémité de la grande muraille de Chine, marcher sans relâche l’un vers l’autre. Difficultés organisationnelles, démarches administratives parcours du combattant, le quotidien qui érode aussi, interdépendance effritée. Le projet se réalisera mais c’est leur séparation qui sera célébrée.
Il vit seul avec sa soeur, tente de se rendre utile en démarriant des champs de raves. Une passée de bécasse est son plus grand des faits divers, mais son partage n’a d’écho que silences ou mépris. C’est avec les oiseaux qu’il communique le mieux, dessinant des signes dans le sable en réponse aux empreintes laissées par leur danse, à son égard assurément.
Elle était modiste à Paris, créait des chapeaux. Chagrin d’un amour impossible, schizophrénie ou entorse à la bienséance. Enfermement à l’asile de Saint Alban , délaissée elle n’aura pourtant de cesse de confectionner sa robe de mariée, détissant ses draps pour filer de quoi crocheter.
La fin du monde approche, comète ou glaciation. Un vieil homme refuse de quitter sa maison, long monologue, déroule, défile, embrouille et brode. Tandis que dans le froid qui menace les tendresses tissent des liens entre cabossés de la vie. Isolement rapprochement.
La crue du siècle le cueille au creux d’un bain, le voici à dériver, nu dans sa baignoire le long de la Rheuse. Incapable de lutter contre cet exil car il ne sait pas nager.
Oh que j’aime ces Raccrocs avec leurs mots qui jouent à se pousser du coude (petite préférence pour ce « long monologue, déroule, défile, embrouille et brode. »), et ces histoires qui en disent tant en si peu.
Délicieuses compressions, bravo ! (et merci)
Merci G@rp de cette marque d’intérêt qui encourage ces compressions qui trainaient dans un coin de tête, sans être sûre qu’elles méritaient publication…Salutaire insufflation de possibles expansions! Y a-t-il de garpiennes compressions à découvrir?
Hélas non, j’ai débarqué ici à l’occasion de transversales#03 aimanté par la Maison des feuilles.
Je n’ai donc joué que pour la #03 et la toute fraîche #04