Vaut mieux avoir repéré l’emplacement du wagon à l’avance. Attention, ils préfèrent dire voiture, bon à savoir pour comprendre ce qui est indiqué quelque part sur un des panneaux du quai, normalement. Ne pas rêver encore. Tant que l’annonce d’entrée en gare ne s’est pas faite, tu peux déambuler sur le quai mais vaut mieux ne pas trop s’éloigner du repère de ta voiture quand même. Ne pas rêver encore. Quand le train entre en gare, pour éviter les remontrances des agents en gare, bien rester en retrait des gros picots ou de la ligne jaune de sécurité selon les cas, montrer qu’on n’est pas suicidaire, ils n’aiment pas ça. Immobile tant que les wagons défilent à grande vitesse mais ne pas rêver encore. Guetter l’approche de son numéro de voiture et, à mesure que le train ralentit, essayer de se rapprocher du côté de la porte d’accès. Attention, ne pas se planter face à la porte, il y a des voyageurs qui doivent pouvoir sortir ! Bloquer la porte, ça agace tout le monde, vaut mieux se tenir à côté. Le moment venu, en trouvant la bonne tension entre « je laisse passer les gens qui ont attendu la montée de l’autre côté de la porte » et « je prends résolument un créneau de montée », franchir les degrés du marche-pied. Il y a toujours du soulagement à avoir pu monter à temps dans le train qu’on attendait mais attention, ne pas rêver encore. Il faut d’abord trouver sa place et, de nouveau, trouver le bon moment pour s’y installer. Ne pas précipiter l’installation préalable de la personne placée entre la vitre et sa propre place mais ne pas pour autant bloquer le couloir trop longtemps non plus, ça agace tout le monde. Vaut mieux trouver le bon moment pour caler son sac à dos contre le bord du siège, lancer son manteau sur le porte-bagage, et se poser enfin. Un coup d’œil sur le billet, qui donne l’heure de départ et l’heure d’arrivée, possible alors de calculer tout le temps qu’on peut rêver enfin.