La lumière tombe sur ses cheveux déjà blanchis. Il ne semble pas si vieux pourtant malgré une calvitie déjà bien avancée. Le geste de la main semble chercher à l’arrière de la tête une réponse à une interrogation préoccupante. Il avance sans un regard pour la foule autour de lui. Il les connaît tellement ces marches de Santa Maria Magiore. Les touristes fatigués qui espèrent un peu de fraîcheur assis sur l’escalier ne l’intéressent pas. Eux aussi cherchent pourtant sur leur plan déplié un chemin à travers la ville. Mais lui son chemin c’est en lui-même qu’il le cherche.
Comment va-t-il vivre maintenant ? Quelque chose s’est brisé qui lui fait perdre la voix. Le silence extérieur masque une tempête de mots qui se heurte dans sa tête. « Tempête sous un crâne ». Choix impossible. Il traverse la place d’un pas déterminé. Mais c’est celui d’un qui ne sait plus où il va. Droit devant, sortir de la forêt des images angoissantes. Laisser derrière soi, quoi ? La lumière est dans son dos plutôt. Il entre dans l’ombre désormais. Et pourtant il fuit quelque chose. Il ne lui viendrait pas à l’idée de se retourner car ce qu’il fuit est en lui. Comment fait-on pour se débarrasser du mal en nous ? Comment fait-on pour éteindre la conscience ? Comment arrête-t-on la noria des angoisses ?
Malgré le tracé rectiligne de son parcours il n’en sortira pas. Il restera prisonnier d’une trajectoire désormais fixée dans un cliché.
et vous êtes entré en lui sans qu’il le sache mais ça ne lui a pas donné la solution