Dans la nuit des Antipodes où vocalise l’endémique gecko.
Entre le jour et la nuit de la forêt primaire où des herbes fumées font tout revoir des gestes passés devenus étranges.
Dans le dortoir du petit séminaire où lire caché sous les draps n’exige pas de confessions.
Dans la chambre sordide d’un hôtel de la porte du sud où tout, des murs sales à la moquette brûlée, transpire la misère des sexes.
Dans la chambre luxueuse d’où l’on domine les riches lumières artificielles du nord de l’Amérique, les serviettes ont un parfum de miel.
Dans la petite chambre que la mort du grand-père libère, la fenêtre étroite laisse entrer la liberté qu’une porte protège.
Dans l’avion du retour, l’intimité inattendue qui survient dans le noir au dessus d’un océan, demeure sans visage.
Dans la chambre qui m’accepte comme un intrus sans lieu où un immense clavicorde fait office de bureau, surchargé de livres annotés et de feuillets manuscrits.
Dans cette unique pièce où les parents s’abstiennent et où seuls des panneaux de stratifié protègent l’enfant du mur humide.
Dans la pièce nue d’où la mer se voit qui livre chaque matin une île nouvelle.
Dans la nuit à l’envers des Antipodes où se devinent toujours les lumières d’une île et où les geckos ne parlent jamais
belle ouverture de saison !
Un monde dans chaque phrase… Tout à vrac ? Je prends tout.
j’aime beaucoup ces lieux en vrac
le vrac de la vie vécue
A chaque lieu une sensation nouvelle, minimale, entière, parfaite !
Des lieux qui touchent et ouvrent l’imaginaire. Merci!
On y est !
Merci François Bon, Bouxy, Louise, Helena Barroso, Nathalie Holt, Marie-Louise Gallot et Philippe Liotard pour vos lectures et trop sympathiques retours. Ils me touchent. Mais ce sont vos critiques, sévères, dures, exigeantes qui me manquent. Soyez méchants afin de ne pas encourager mes faiblesses. Merci d’avance pour la suite.
« Un texte au hasard », et j’arrive dans toutes ces nuits, toutes ces chambres, humides ou chaudes, aux ambiances si bien restituées. Merci.