Je bois la tasse, ivre des embruns, du vent assourdissant, de la vague qui glace, fouette, berce et s’enfuit sur la ligne d’horizon. Je flotte sur le temps qui s’écoule et le cœur qui se noie ne voit ni le raz-de-marée, ni la tempête au loin, il surnage sous les larmes de la mémoire. L’eau est partout et n’y est plus. Dans le roulis des vagues, l’iode efface les empreintes. Je n’irai plus pêcher à pied dans le canot jaune. Je n’irai plus dans le sillage de tes pas, les bottes pailletées d’écumes. Dans le tourbillon des jours, l’océan a tout emporté.