Un parapluie pour deux. Milo. Moi. Au téléphone sur le trottoir. Vendredi soir. Juillet assombri. Orage. Odeurs. Avec le vent, chaudes gouttes, larges et plombées. Tonnerre. En face, troubles, feux rouges, tramways. D’abord, un répondeur : Jardins de la récup, association d’insertion. Puis via l’autre contact griffonné sur le dossier : une femme, voix romani – oui, lui venir ! Moi envoyer vous numéro papa. Rideaux de flotte. Texto reçu. –17h, j’y crois plus trop. Appel. Tonalité. Accent. Voix d’homme jeune. –Désolé pour le rendez-vous. Attendez, il arrive! On guette. Les bagnoles éclaboussent et dégoulinent. Une voiture blanche stoppe à notre niveau, phare borgne, essuie-glaces battants. Par la portière passager un môme s’extirpe. Trempé. Tongs dans une flaque. Short, T-shirt usés trop longs. Joues rondes humides. Œil inquiet. La bagnole redémarre aussitôt avec l’ombre du père. Salut Christian. –Je suis Monsieur Gentil.
quel début ! (bravo !)
C’est comme ça que ça se passe : le parapluie n’est pas de trop.