T’inquiète…Rassurer sans y croire, façon bistanclaque, mécanique, retentissant. Négation à la trappe…Mesurer la distance avec un ne t’inquiète pas, ou mieux, mais rare, avec une petite apposition. On chasse les appositions, elles ne calquent pas assez dans l’efficacité de la langue …Imaginer Ne t’inquiète pas ma chérie, mon amour, mon enfant, ma grande…. Apostrophes perdues. T’inquiète, tout sec, barrière à sentiments, voix en cours de disparition, bistanclaque. T’inquiète, je gère…apothéose de l’autonomie surfaite qui se dégonflera au premier clou dans cette gestion ballon de baudruche. Gros bras qui s’éssouffle au bout de la rue. Gestion des inquiétudes façon bilan comptable. Illusion. Alors moi aussi je l’utilise, seule la mère sait que T’inquiète, c’est un appel, une barrière pour ne pas pleurer. Revenir aux expressions de la mère Ne te fais pas de mauvais sang. C’est complet, concret, régional, apaisant. Mais il n’y a plus que la mère pour le dire. Pour le reste on gère les angoisses économiquement, les t’inquiète tombent à la chaine comme les produits sur les tapis roulants du supermarché. Ça fera 32, 60. T’inquiète, je paye. La mère morte, il n’y aura plus de voix pour Arrêter de se faire du mauvais sang. Alors il coulera, en silence, t’inquiète en bistanclaque.
Beaucoup de bruits derrière ce t’inquiète mais peu de corps… Ou l’onomatopée des enfants du siècle. « Revenir aux expressions de la mère (…). Mais il n’y a plus la mère pour le dire. » C’est beau et ça résonne. Merci pour ce texte Marie-Caroline
Merci Camille pour ta lecture, je suis touchée
J’aime beaucoup.
Merci Laurent !!
Quelle force… garder malgré tout le « barrage » intact, gérer le flux et l’expression des sentiments, ne pas exploser. Je t’embrasse
C est exactement ça….merci Gauthier pour ta lecture !des bises!
Très réussi… comme toujours !
Oh Danièle merci…comme toujours tes commentaires sont adorables !
Belle opposition entre l’attente de celui qui cherche à être rassuré et l’Autre qui ne comprend pas forcément cette demande… pas comme une Maman qui elle sait faire cela si bien : « Ne t’inquiète pas ma chérie, mon amour, mon enfant, ma grande…. « … Très joliment dit !
Merci Ysa-Lou pour ce joli commentaire…
R. Gary « Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. » Mais t’inquiètes, ça va aller.
Merci pour la citation Océane ! ;))
C’est magnifique, si actuel ! Merci, Marie-Caroline.
Oh merci Anne!