La lumière a passé la bande blanche stop. La vitesse de la lumière a viré dans l’abribus, a réveillé au fond les coquelicots de la fresque. La froideur de lumière a rendu son éclat à la benne à verre. Son vert cru à l’herbe autour. Fourmille dans les bris de verre à même la terre. Fait tourner sur lui-même le robinier. Le carré de lumière court sur la chaussée. La progression de la lumière effleure les dernières salades. De l’autre côté. Le cadre de lumière ne s’est pas griffé aux ronces. Le glissement de la lumière rend un instant photogénique le buisson de ronces. Passe sur le portail du terrain laissé à lui-même. Que le feuillage d’or d’un noisetier éclipse, mange. Sans s’arrêter à la rouille du portail. Au cadenas. À la chaîne. Sans faire vaciller plus le sapin décharné, lui dessiner aucune aiguille. Mise en lumière comme en scène du sapin menaçant de tomber. Le sapin retombé dans l’obscurité, l’intensité lumineuse traverse la clôture du cimetière militaire. Ne sort pas le drapeau national de la nuit. Accuse les pierres du mur du cimetière communal, leurs ombres quasi réduites à rien par l’enduit. De l’autre côté. L’auréole de lumière se pose sur une Clio blanche. Bûcher. Graviers. La lumière stationnaire. L’encadrement de lumière marque l’arrêt sur le pick-up hors d’âge, repeint maison, les palettes entassées à l’arrière. Y dresse une charpente d’ombre et dessous, l’herbe, à toucher la caisse. C’est reparti. La charge de lumière passe en revue trois blocs béton empilables neutralisant l’accès véhicule au stade de foot. La déperdition de lumière opère verticalement dans la hauteur de filet surélevant le grillage du stade, horizontalement par la profondeur des terrains d’entraînement. Soit qu’elle s’évanouit dans l’écart, soit qu’elle se dissout dans la nébulosité. D’un autre côté, le trapèze de lumière a couru sur plusieurs mètres de toile brise-vue anthracite. La portée de la lumière cligne entre les arbres, dans les ramures. Surprend un étendoir vide à chaussettes pendu à un prunus. La décharge de lumière pile sur une vieille Yaris, rouge, y fait rougir une paire de dés en peluche. Le surlignage de lumière fait des avances aux phares d’une vieille 206. Feux d’un 1007 première génération. D’un vieux Berlingo. Trop-plein de lumière déversé sur la lunette arrière d’une vieille Fiesta. Jusque dans la cabine avancée, vide comme tout, blanche sans remorque d’un camion. Le défilement de la lumière a fait glisser les ombres des haies sur les crépis des garages. L’emprise de lumière emprunté leur aspect aux réverbères éteints. Des projecteurs ont là, là répondu aux mouvements sous la lumière. Bientôt l’éclaboussement, le progrès de la lumière s’engouffreront entre les façades. Les arrêts-lumière sur images continueront de se succéder. La chaussée, blanche est glacée de lumière. Tandis que les pignons, les cheminées clignotent tout orange. Le convoi de lumière lâche derrière lui dans l’ombre le poteau d’incendie. L’avancée de la lumière lèche les volets déroulés, de tout côté, les coins comme les arêtes. Le carré d’un instant devient trapèze, un losange de lumière. Les dimensions de la lumière ne cessent de fluctuer. La surexposition a sondé le regard d’égout. Le tapis de lumière fait frissonner les mots La mer commence ici. Le travelling de lumière ne quitte pas les bandes réfléchissantes des combinaisons. L’éclairage zénithal trouve à chaque instant à faire réfléchir en tous sens les mouvements de combinaisons. Les tours de bras et jambes, et ceinture, dos des tenues répondent à l’éclairage de sécurité. Sa lumière s’infiltre dans les yeux des hommes. La benne de lumière regarde les sacs tomber. La lumière s’invite dans les yeux des hommes. La lumière regarde les sacs tomber.
La lumière blanche attrape le panneau stop.
la plus belle, la plus poétique des passantes