Dans les ténèbres on voit. On y voit quoi ? Ça grouille on devine plutôt. Des vertiges infinis, des peurs inavouables, l’inéluctable qui guette, une présence par-dessus l’épaule, ça veille, ça surveille. On déchiffre avec difficulté des mots informes, des qui s’échappent, des que la langues n’arrive plus à former, il reste juste un rythme inaccessible, fuyant, des pages écrites de douleurs déchirent le silence de ta demie mort, de ton demi corps déjà figé qui t’agrippe et te tire vers où ? Et tu fouille fiévreux les monceaux de cadavres accumulés dans ta nuit aphasique et muette. Visages par milliers venus inconnaissables au sabbat de l’angoisse qui étreint dans le noir ton crâne dévasté. Mains en avant frayent un chemin sans espace frappent aux murs que multiplient les mots échappés qu’on ne retrouve plus les « un, deux, trois » qui les remplacent le « je voudrais…. » qui flotte comme un naufrage le « crénom » d’impuissance l’illusion d’une mer qui hurle à t’engloutir l’amertume de ta bouche pleine de chaos le sable de tes yeux répandu sur la page et crissent sous les dents conversations enfuies reliquats sonores rétifs à la prise poissons flottants lisses familiers de l’abîme que tu cherches à suivre en apnée du langage rugissements de rage explosent en hoquets de vomissement dissous dans la cage de ton silence attrape vite la créature qui se noie sauve ce que tu peux tant pis attrape le vertige la béance l’innommé le vide aux doigts glacés ne meurs pas surtout ne meurs pas….
envie de dire c’est superbe, savoir que c’est plat et idiot, ne pouvoir mieux
un peu grandiloquent pour évoquer l’aphasie, non ? … voudrais savoir comment c’était dans la tête de Charles …. sais même pas si l’histoire du crénom est véridique. ..