Ah, il pourrait se mettre à écrire une pièce de théâtre, Pelle ! Les personnages en seraient ses compagnons et ses compagnes de l’académie. Mais ne serait-ce pas trahir le monde des écrivant modeste, justement, de représenter le monde de l’académie qui les ignore ? Quand il relit l’un des petits carnets de sa saquette en cuir, Pelle, il y trouve le ferment de romans qui lui donnent envie d’écrire long, tel celui qui parlerait des disparus en mer ! Ce serait l’occasion de prendre fait et cause pour les migrants empêchés, une cause qui fait vibrer Pelle… Mais le faire sous la forme surfaite du roman, ce serait encore trahir tout ce qui ne s’est écrit que dans la perspective modeste de n’être lu que d’une personne ou même de n’être lu par personne d’autre que par qui l’avait écrit… Ah, il y a aussi ce moment de déambulation parmi les dossiers du répertoire ÅterUppLitter pour Récupération d’essais littéraires. Certains matins où l’énergie est basse, la déambulation dure, un peu morose. Pelle y retrouve des pages de poésie qu’il a parfois écrites sous l’inspiration d’un moment. Il peut lui venir l’idée d’en relier certaines, trouver un fil conducteur qui en fasse un projet d’album. L’espace d’un instant, l’énergie remonte et puis il passe du « bum » au « boum », le projet éclate comme une bulle de savon : Il faut penser aux autres, il faut penser aux autres, se répète alors Pelle à la façon d’un mantra.