Elle traverse la rn10 sur 45 kilomètres. Que voit-on pendant ce voyage qui la mène à Chartres ? Des banderoles : non à la carrière, non aux éoliennes. Traversée de villages et de lieux-dits : un restau routier, des silos, des éoliennes, des stations-services désaffectées changées en habitations, des panneaux qui annoncent la prochaine brocante, la région finance vos aménagements. Les camions traversent la Rn 10 de part en part. C’est comme les avions dans le ciel, ils sont à la queue leu leu pour affréter leurs marchandises. Il y a des mares aussi, et un Shaker pour des soirées privées à Vitray-en-Beauce. Il y a des coquelicots, du colza et du blé dur qui jaunit dans les champs.
Mainvilliers : elle arrive à Mainvilliers, avenue Jean-Rostand. C’est le terminus, le dépôt de tout. Le dépôt des cars Rémi qui sillonnent le département. Voie de garage arrivée au bercail. A côté de l’épicerie sociale, de Décathlon et pas loin de McDo. On est loin de tout. Les bus arrivent et repartent. C’est le pays des voitures, le dépôt de la médiathèque départementale. On est loin de tout et proche de rien. Pas un seul immeuble d’habitation, on est sur une zone artisanale et commerciale. C’est un dépôt sauvage pour tout. Pas de vie sauvage ici. Les oiseaux sont partis et les couleuvres ont fui. Il ne reste que des voitures et de grands parkings où on a posé de grands hangars. On ne parle aucune langue ici, aucun idiome, juste l’idiome de l’idiocratie.