Derrière le silence son corps ne répond plus, masse inerte sans connexion avec l’univers, blocage complet il faut le réveiller, reprendre son panier soulever le vide du silence, derrière lui son corps ne répond plus, panique, fracturer le mur aux parpaings entassés de tant d’années, chercher la lumière, apprivoiser le silence, l’amadouer, lui parler, hurler le silence lui faire peur agression non contrôlée, le silence n’est pas la loi de son corps perdu, oubliés les mots de consolation le silence ne les entend plus, les chercher en vain écran blanc le film du silence invisible remplit sa tête de tous ses bruits, vacarme de silence, excès d’impossibles, derrière le silence ton corps séparation irréversible, effondrement il ne répond plus déconnexion où est le fil invisible, recharger la batterie lueur d’espoir, déterrer la fibre, refaire surface, entendre, vider von panier de silence, espérer meilleure cueillette, ne pas ramasser le silence empoisonné celui qui vous pourrit la vie, trier le silence, avaler le silence heureux, harmonie du derrière et du devant, passé, présent, tout ce qui traine derrière son corps le silence devant, elle aurait pu faire un effort ne pas prendre le sujet de philo, mais voilà elle est un personnage, une fiction de silence, elle se demande encore ce qu’elle transporte dans son panier, comment l’expliquer, elle aurait pu parler d’un double voyage retardé derrière le silence, son corps bloqué à l’arrêt face à l’océan de son enfance, entrer dans les vagues, liquide amniotique, se préparer à sortir, ouvrir son regard sur le monde, se demander avec la voix du silence qu’est-ce que je fais là, elle aurait pu, il aurait fallu l’envers du bruit et derrière le silence son corps.
on est très intensément happé dans le tunnel et puis — « elle aurait pu » — quelqu’un (auteur ?) nous en extrait, et l’on comprend alors comme ce texte est lourd de tout ce qui n’a pas (encore) été écrit
— l’envers du bruit comme voie d’accès ?
— et ce panier (de quelle cueillette) ?
Bonsoir Christophe, Bien heureuse de votre passage ici, de votre lecture qui éclaire mon texte d’un point de vue qui s’adapte à la photo choisie après l’écriture et vos points d’interrogations qui ouvrent des possibles. Merci
Le silence qui n’entend plus les mots de consolation, quelle belle idée, le silence qui écoute, la notion de corps et de ramasser son panier, Ce qu’elle ramasse, ce qu’elle transporte. Et de suite, la photo intrigue, appelle, et après lecture résonne. Merci, Marie.